SENEGAL-EDUCATION-REFORME-POSITION
Dakar, 23 avr (APS) – Le directeur du Centre de recherche ouest-africain (WARC, anglais), Ousmane Sène estime que le Sénégal peut s’enrichir en donnant plus de poids à l’anglais sans pour autant abandonner la langue française.
”Je ne veux pas que le Sénégal abandonne le français. On peut s’enrichir davantage en donnant à l’anglais le poids qu’il a. Sur le plan culturel, on ne perd pas grand-chose en couplant les deux langues”, a-t-il déclaré.
Dans un entretien avec l’APS, il estime que “sur le plan culturel, on ne perd pas en couplant le français et l’anglais.
Ce 23 avril est célébrée la Journée de la langue anglaise aux Nations unies, coïncidant à la fois avec le l’anniversaire et la date du décès de William Shakespeare.
Cette manifestation vise à sensibiliser à l’histoire, aux cultures et aux réalisations associées à la langue anglaise, l’une des langues les plus parlées au monde.
La Journée de la langue anglaise est le résultat d’une initiative lancée en 2010 par le Département de la communication globale du Secrétariat de l’Organisation des Nations unies, dans le cadre de laquelle une journée a été désignée pour célébrer chacune des six langues officielles de l’ONU.
L’objectif de ces journées linguistiques est de promouvoir le multilinguisme, la diversité culturelle et l’utilisation égale des six langues officielles au sein de l’organisation onusienne.
Le professeur Ousmane Sène se dit “convaincu que le français est un ghetto”. “Il faut s’ouvrir et aller vers l’anglais”, a-t-il ajouté, faisant remarquer que le monde est dominé par l’anglais.
”Le mandarin n’est réservé qu’aux seuls Chinois. L’anglais, c’est la première langue. C’est elle qui est parlée dans les conférences internationales, elle est la langue du savoir, les publications scientifiques sont faites en anglais au point que les Français sont obligés de les traduire”, a relevé Ousmane Sène.
La même prédominance de l’anglais se manifeste dans la politique, le sport, la mode, la musique, etc., a fait valoir le directeur du WARC, un centre dont le but est de favoriser les échanges et des recherches de haut niveau, entre universitaires ouest-africains et américains.
”Même quand vous voulez montrer que vos êtes à la page, que vous êtes ‘in’, vous devez parler comme les Anglais”, a-t-il dit, rappelant qu’apprendre le français, “c’est aussi admirer la culture française”.
Il assure cependant qu’il “ne souhaite pas que le Sénégal fasse comme le Rwanda ou le Gabon” qui ont fait de l’anglais leur langue officielle.
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