Ngaye Mekhé : un projet de tannerie industrielle veut valoriser les peaux brutes
Ngaye Mekhé : un projet de tannerie industrielle veut valoriser les peaux brutes

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Dakar, 10 août (APS) – Le Grand Magal de Touba, commémorant le départ en exil du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, est aussi une véritable opportunité pour la valorisation de l’élevage, mais surtout de ses produits dérivés, comme les peaux brutes de bétail, a dit le maire de Ngaye Mékhé, Magatte Wade dans un entretien avec l’APS.

Ngaye Mékhé est une ville artisanale située dans le département de Tivaouane (ouest), connue pour ses chaussures et sa marque ”Dàllu Ngaye”.

Au-delà de la fête d’Aïd-el kébir ou Tabaski, le Grand Magal de Touba est aussi un événement religieux pendant lequel des milliers d’animaux domestiques sont immolés pour la préparation des repas destinés aux pèlerins, produisant ainsi une importante quantité de peaux brutes pour la tannerie, et la filière peaux et cuirs.

Les peaux brutes d’animaux domestiques (ovins, bovins, caprins, camelins), durant cet événement, sont d’une importance telle que leur transformation revêt un intérêt industriel certain.

C’est d’ailleurs ce qui a motivé le projet de Nouvelle tannerie industrielle du Sénégal (NOTIS) d’un coût total de 5 milliards FCFA , annoncé depuis quelques années. ”Ce projet, qui connait des avancées significatives, sera implanté à Ngaye Mékhé. Nous l’avons appelé Nouvelle tannerie industrielle du Sénégal (NOTIS) et nous avons eu des entretiens avec le (FONSIS) et le BOCS”, a indiqué M. Wade.

Le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et le Bureau opérationnel de coordination et de suivi des projets et programmes (BOCS, ex-BOS), deux entités de l’Etat, ont manifesté leur intérêt pour ce projet de tannerie, selon le maire de Ngaye Mékhé.

Ce projet est né du constat, selon lequel, le Sénégal est un pays qui dispose de beaucoup de peaux brutes venant de l’abattage d’animaux domestiques mais qui ne les met pas en valeur.

”C’est dans le même ordre que la plupart de nos matières premières qui ne sont pas du tout valorisées. Et il n’y a de développement que par la valorisation de nos ressources, et particulièrement nos matières premières”, a-t-il fait valoir.

Magatte Wade, un des initiateurs du projet Nouvelle tannerie industrielle du Sénégal (NOTIS), signale que la plupart des peaux brutes collectées en période de Tabaski, de Magal, de Gamou ou de cérémonie, sont ”jetées” ou ”vendues” pour l’exportation.

Il dit être confiant pour la suite du projet, après ”les récentes déclarations du Premier ministre, Ousmane Sonko qui rassure quant à la mise en valeur de la filière peaux et cuirs, notamment de la cordonnerie au niveau de Ngaye Mékhé”.

HK/AB/ADC