Matam, 14 août (APS) – Le préfet du département de Matam (nord), Souleymane Ndiaye, a appelé, mercredi, à une plus grande sensibilisation sur les mutilations génitales féminines (MGF) comme l’excision, par le biais de l’argumentaire religieux, sanitaire et juridique.

“Les mutilations génitales féminines, malgré la tradition et la culture des uns et des autres, est une question sensible. Mais il faudra une sensibilisation sur les méfaits, en passant par l’argumentaire religieux, parler des conséquences sanitaires, ainsi que ce qu’en dit la loi pour celles qui exercent ces pratiques”, a-t-il dit.

Il intervenait à l’occasion d’un atelier de partage sur les conséquences néfastes de la pratique de l’excision dans la région de Matam, à l’initiative de la section régionale de l’Action éducative en milieu ouvert (AEMO).

Selon le préfet de Matam, pour convaincre les personnes s’adonnant à ces pratiques, “il faudra parler à tous les acteurs de la société, notamment les chefs religieux, les acteurs communautaires tels que les +Bajenou Gox+ [marraines de quartier] et autres”.

Il précise que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la protection de l’enfant, une question sensible qui, selon lui, sera traitée avec finesse, à travers les services concernés.

“Il est bien possible, par la sensibilisation et la conscientisation des uns et des autres, de faire cesser cette pratique”, a affirmé le chef de l’exécutif départemental.

Pour le point focal de l’AEMO à Matam, Adama Diop, le but recherché est de sensibiliser les acteurs sur les méfaits des mutilations génitales féminines (MGF), en leur montrant que l’excision est bannie sur le plan médical, interdite par la loi et que la religion aussi ne l’accepte pas.

“Cette pratique est toujours d’actualité dans la région. Ce n’est pas facile de l’éradiquer définitivement. C’est ce qu’a compris l’État du Sénégal en mettant en avant la sensibilisation. C’est pour cela que nous voulons sensibiliser les communautés en leur faisant comprendre que l’inviolabilité du corps humain est consacrée par la Constitution”, a-t-il expliqué.

Il pense que le moment est venu de respecter la dignité des jeunes filles en cessant cette pratique, en les protégeant et en “coupant la chaîne de transmission générationnelle”.

En plus de cette activité, des dialogues communautaires, des rencontres inter-villageoises, des causeries et des visites à domicile seront menées dans la région pour convaincre les communautés encore réticentes, selon M. Diop.

AT/ASG/BK

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