SENEGAL-CUTURE
Dakar, 2 avril (APS) – Dans le cadre de la célébration de son 60e anniversaire, le Théâtre National Daniel Sorano, à travers son ballet national “La Linguère”, a présenté “Màndarga”, une création scénique saisissante interrogeant l’identité culturelle à l’épreuve du numérique.
Conçue et chorégraphiée par Pape Moussa Sonko, cette comédie musicale met en exergue les dérives des réseaux sociaux et leur impact sur la jeunesse, à travers une mise en scène immersive.
“Màndarga” est un électrochoc, une manière de tirer la sonnette d’alarme face aux mutations inquiétantes de notre société.
Le spectacle s’ouvre sur une bande de jeunes citadins absorbés par leurs smartphones, naviguant entre insultes, danses et calomnies, jusqu’à ce que l’une d’entre eux devienne victime d’un scandale viral. Un vieux sage intervient alors, la réconforte et l’invite à se reconnecter à ses racines et à ses valeurs.
Ce récit initiatique plonge le public dans un voyage à travers le passé du Sénégal, explorant les royaumes traditionnels et les cultures du pays.
Pendant plus de deux heures, la scène s’est transformée en un tableau vivant du patrimoine sénégalais : du royaume du Sine, où travail, lutte et éducation structuraient la société, jusqu’à la Casamance, avec les rituels d’initiation diolas, sans oublier les mariages peuls et soninkés.
Entre danses, musiques et chants traditionnels, “Màndarga” a su réconcilier modernité et tradition, offrant une passerelle entre hier et demain.
Le final explosif, porté par les rythmes endiablés du sabar wolof, a conquis les spectateurs, dont certains n’ont pu résister à l’appel de la danse.
Des hommages appuyés ont été rendus aux pionniers qui ont marqué l’histoire du ballet national, parmi lesquels Mariama Sané, Bouly Sonko, Lamine Diallo, Médoune Khoulé, Mor Coumba Mbengue, Mor Thiam, Tacko Cissokho, Thiouna Ndiaye, Abdou Kounta et Pape Diack.
A travers ce spectacle, Sorano, fidèle à sa mission, continue d’affirmer son rôle de passeur de mémoire et d’éveilleur de conscience, offrant une réflexion essentielle sur l’impact du numérique sur nos sociétés tout en magnifiant le génie créatif sénégalais.
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