Thiès, 19 mars (APS) – Le leader du mouvement Tekki et candidat à la présidentielle, Mamadou Lamine Diallo, a annoncé, mardi à Thiès, sa volonté d’instaurer le droit du sol au Sénégal, s’il venait à être porté à la tête du pays, à l’issue du scrutin de dimanche prochain.

“Je vous promets qu’on va ramener ici le droit du sol”, a notamment déclaré Mamadou Lamine Diallo, relevant que si la France n’en veut pas, le Sénégal qui “devra diriger l’Afrique de l’Ouest” a besoin d’une telle législation.

Le droit du sol est un principe juridique permettant à un enfant de se voir attribuer automatiquement la nationalité de son pays de naissance.

Il s’adressait à ses militants au quartier Mbambara de Thiès, ville qu’il considère comme un “creuset de l’Afrique de l’Ouest”.

“Il y a trop d’apatrides (personnes sans nationalité) au Sénégal, et ce n’est pas normal”, a-t-il déploré, estimant que cette situation doit changer, vu la vocation du pays à “être à la tête de l’Afrique de l’Ouest”.

Pour cette raison, il dit prendre en compte l’Afrique de l’Ouest dans tous les aspects de son offre programmatique, qu’il s’agisse de question de sécurité ou d’autres sujets.

“Nous devons diriger l’Afrique de l’Ouest, pour qu’en 2040- 2045, nous soyons parmi les 10 plus grandes économies du monde”, a-t-il insisté.

Se présentant comme un panafricaniste, Mamadou Lamine Diallo veut que “le Sénégal, avec l’Afrique de l’Ouest”, soit cité, dans 15 à 20 ans, parmi des puissances comme la Chine, l’Inde et la Turquie.

Il demande aux jeunes de se mobiliser pour la matérialisation de cette vision, convaincu que ces derniers ont “la capacité, la détermination, le talent et le courage”, pour “changer le pays, l’Afrique de l’Ouest et le monde”.

Le leader du mouvement Tekki revendique l’influence de la vision panafricaniste de figures musulmanes sénégalaises comme Baye Niass, fondateur de la Fayda Tijaniyya et qui comptait des disciples jusqu’au Nigeria et au Tchad, ainsi que de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme et de l’historien Cheikh Anta Diop.

Mamadou Lamine Diallo a expliqué le choix porté sur Thiès, pour lancer ce type de message par le fait que cette ville est un “creuset en Afrique de l’Ouest”.

“Thiès est le socle de la liberté, de la résistance, poursuit-il, depuis la grève des cheminots, Thiès est à l’avant-garde des conquêtes des libertés démocratiques au Sénégal”.

La cité du rail, dit-il, “doit aussi être à l’avant-garde pour la rupture et la responsabilité”.

“Thiès aurait dû être un centre industriel”, a-t-il regretté, en rappelant dans cette ville de cheminots, on réparait des wagons, des locomotives.

Ces métiers ferroviaires qui ont aujourd’hui tous disparu, doivent revenir, selon Mamadou Lamine Diallo.

“Tout le monde sait qu’il n’y a pas d’industrialisation sans chemin de fer”, a-t-il poursuivi, promettant de “rétablir tout cela, et très rapidement”, s’il prend les rênes du pays.

Le chantre du “Tekki” (réussite, en langue wolof), entend aussi, dans le même sillage, implanter une usine de production de motos, pour qu’on n’ait plus à les importer dans cette ville où les moto-taxis occupent une bonne partie des jeunes.

Sur le plan institutionnel, Mamadou Lamine Diallo se targue d’être le seul candidat qui s’engage à réduire de 31%, les pouvoirs du président de la République. Ainsi pourra-t-on lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, selon le candidat.

“Quand le président en personne sait qu’il peut être poursuivi en justice, les autres [membres de l’appareil d’État] le sauront aussi”, relève-t-il, laissant entendre qu’ils agiraient en connaissance de cause.

ADI/BK

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