Kaolack, 22 août (APS) – Des fidèles mourides désireux de se rendre à Touba pour la célébration du Magal déplorent la hausse unilatérale des prix du transport dans la plupart des points de départs.

Selon des témoignages, les transporteurs ont de façon unilatérale décidé d’augmenter les prix du transport sur le trajet Kaolack-Touba.

Ces prix en temps normal qui étaient à 3000 francs en bus sont ainsi passés à 5000 francs. Ils sont passés de 4000 à 7000 francs pour les véhicules de transport appelés 7 places, et de 2000 à 5000 francs pour les minibus.

Face à l’envie d’aller à Touba et à la hausse des prix du transport, dans la plupart des gares routières de la commune, certains voyageurs prennent leur mal en patience alors que d’autres ont tout simplement décidé de s’aligner sur ces prix. Ils invitent les autorités étatiques à trouver des solutions à cette situation. 

A ‘’Pencum Serigne Bassirou Mbacké’’, un des points de départ vers Touba,  situé à Touba Ndorong, un des quartiers de la commune, c’est le grand rush de voyageurs en ce jeudi, veille du grand Magal.

Matar Thiam, un des fidèles mourides désireux d’aller à Touba dit qu’il a quitté son quartier résidentiel Dialègne de Kaolack, hier (mercredi) dans l’espoir de trouver un bus à ce point de départ  ‘’Pencum Serigne Bassirou Mbacké’’ .

‘’J’ai passé ici la nuit de mercredi à  jeudi mais au vu de la hausse des prix,  je ne suis pas sûr de pouvoir rejoindre Touba, puisque je dois voyager avec mon épouse et mes deux filles’’, se désole-t-il.

‘’Nous invitons le ministre en charge des transports à mettre à la disposition des fidèles mourides de Kaolack des bus de la société de transport urbain Dakar Dem Dikk (DDD). Dans le cas contraire,  plusieurs voyageurs risquent de ne pas faire le déplacement vers la ville sainte de Touba’’, a pour sa part lancé, Moussa Diagne, un voyageur trouvé sur place âgé d’ une soixantaine d’années et habitant le quartier Médina Mbaba de Kaolack.

Accompagné de sa belle-sœur Fanta Seck pour se rendre à Touba, cette dernière estime que cette hausse des prix de transport est ”injuste”.

‘’Je suis ici avec Moussa depuis les premières heures de la matinée et les véhicules de transport ne manquent pas. Seuls les prix pratiqués nous retiennent encore ici”, a-t-elle expliqué.

”Il y a de cela une semaine j’ai embarqué ici en bus vers Touba en déboursant seulement 3000 francs pour le trajet”, a dit  la dame.

Ailleurs dans d’autres points de départs comme le ”garage Dakar”, la gare routière Liberté ou encore ”garage Nioro”, c’est la même situation qui y prévaut, selon des voyageurs interpellés.

Un conducteur de car de transport dit ‘’Ndiaga Ndiaye’’, préférant s’exprimer  sous le sceau de l’anonymat, explique que ” la hausse des prix se justifie par le fait qu’ une fois à Touba, les chauffeurs roulent à vide pour revenir à Kaolack”.  

Un alibi  défendu par d’autres chauffeurs, demandant aux pèlerins de ‘’faire preuve’’ de compréhension dans cette situation qui, selon eux, ne dure que le temps de la célébration du Magal de Touba.

Certains chauffeurs trouvés au ”garage de Nioro” évoquent de leur côté,” la cherté du prix du carburant” comme raison principale à l’origine de la hausse des prix de transport vers Touba.

‘’Si cela ne dépendait que des transporteurs que nous sommes, les populations voyageraient sans difficulté. Nous sommes des sénégalais comme eux et nous comptons parmi les voyageurs des membres de nos famille. Mais, il faut comprendre que la cherté du prix du carburant ne nous offre aucune possibilité, si ce n’est de procéder à une légère hausse’’, explique un des chauffeurs, Modou Guèye. 

Sur place, Malick Fall, un voyageur relativement âgé accompagné de  trois membres de sa famille, déclare qu’en dépit de la hausse des prix de transport ”rien ne pourrait l’empêcher de se rendre à Touba pour célébrer le Magal”.

‘’Depuis plus de quarante-cinq ans, je n’ai jamais raté cet évènement religieux très important dans la vie d’un mouride. C’est pourquoi, je mettrai tous les moyens à ma disposition pour ne pas rater cette édition’’, a-t-il fait valoir.

Toutefois, Malick Fall dit s’indigner de ‘’l’anarchie’’ qui règne au Sénégal dans le secteur des transports en commun.  

Pour sa part, Coumba Ndao, la cinquantaine, plaide pour ”le retour du transport ferroviaire dans la région de Kaolack, pour faciliter l’offre dans le secteur du transport en commun”.

”Le chemin de fer a beaucoup contribué au développement économique et social de la région de Kaolack”, a-t-elle rappelé. 

La communauté mouride célèbre vendredi la 130e  édition du Grand Magal de Touba, une manifestation religieuse commémorant annuellement le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), fondateur du mouridisme.

ADE/AB/OID

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