SENEGAL-MAGAL-PROFIL
Touba, 13 août 2025 (APS) – L’ingénieur en Génie civil Ibrahima Ba, président de la cellule parisienne de la Fédération Ahloul Café, a troqué ses plans de chantier pour le tablier du serviteur, à l’occasion de la célébration, ce mercredi, de la 131e édition du Magal de Touba.
Fidèle à son engagement, cet homme de 41 ans distribue avec dévotion le café Touba aux pèlerins, dans la cour du domicile de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, fils et troisième khalife de Serigne Touba.
Vêtu d’un grand boubou gris à pois noirs surmonté d’un gilet jaune et bleu aux couleurs de la Fédération, il prépare le café dans un grand récipient fumant.
La sueur qui perle sur son front témoigne de l’intensité des efforts fournis. “Quand vient le Magal, ma seule mission est d’être au service des pèlerins”, déclare le chef d’entreprise établi en France.
Né au Congo d’un père sénégalais et d’une mère congolaise, Ibrahima Ba a grandi entre Kinshasa et Dakar avant d’aller poursuivre ses études dans l’Hexagone. ”En France, il y a deux voies : celle du bon chemin et celle du mauvais chemin. Moi, j’ai choisi le bon chemin, celui du milieu mouride”, dit-il.
Son engagement dans Ahloul Café remonte à 2014, après sa rencontre à Paris avec Sokkna Mame Isseu Mbacké, petite-fille de Serigne Touba.
”L’amour du mouridisme est venu avant celui du café Touba. Mais quand j’ai compris que c’était l’un des legs que le cheikh a ramenés de son exil, je me suis attaché à le préparer et le servir”, confie-t-il.
La Fédération Ahloul Café est présente dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique et forme dans ses “daaras” des jeunes filles à la lecture du Coran. Mais au Magal, son activité phare reste la distribution gratuite de café Touba aux fidèles.
Depuis 2017, Ibrahima Ba n’a manqué aucun Magal, excepté celui de 2020 à cause du Covid-19.
”Je peux venir ici juste pour servir une tasse et repartir. Ce geste simple cache des bienfaits que seul Dieu connaît”, dit-il, soulignant que ”le moment le plus marquant reste celui où un pèlerin, en recevant le café, te regarde dans les yeux et te dit : oui, ce que tu fais est bien”.
Dans l’effervescence du Magal, tandis que les chants religieux résonnent non loin de la grande mosquée qui se dresse majestueusement, Ibrahima Ba poursuit sa mission, tasse après tasse. ”Servir le café Touba, c’est servir Serigne Touba”, résume-t-il.
MK/ABB