Lutte contre l’excision : un chercheur relève la nécessité de changer de paradigme

Dakar, 27 fev (APS) – Amadou Moreau, chercheur à Global research and advocacy group (Grag), une institution spécialisée sur les normes sociales, a souligné, mardi, la nécessité de changer de paradigme dans la lutte contre l’excision, toujours en cours en dépit des nombreux efforts consentis pour son élimination.

‘’Il est urgent de changer de fusil d’épaule. Pour atteindre nos objectifs, il faut des actions concrètes. Et ces actions ne seront plus des actions du genre +la loi dit, la loi dit, la loi dit+. Il faut, en partant des communautés, voir quel est le modèle qui sied’’, a-t-il préconisé.

Amadou Moreau, intervenait lors de la rencontre de validation des Mutilations génitales féminines/excision (MGF/E) dans les programmes de formation.

Selon le chercheur, ”la loi n’a pas permis de régler tous les problèmes. Elle a contraire enfoncé le clou”.

‘’L’enjeu par rapport à cette rencontre, qui s’ouvre aujourd’hui jusqu’à demain en fin de journée, c’est de nous permettre de définir exactement les axes. Et à travers les axes, les priorités et à travers les priorités, les cibles pour les adresser de la manière la plus soutenue, la plus constructive et la plus en adéquation avec ce que la réalité collective nous permet de faire’’, a-t-il expliqué.

Selon lui ‘’l’urgence dans la lutte contre l’excision est là (…)” dont la première raison, (…) c’est la persistance de cas avérés d’excision quelque part dans la région sud”, signalant ” 11 cas d’excision’’.

‘’Ce qui veut dire, que tous les efforts et investissements qui ont été mobilisés et déployés pendant des décennies n’ont pas encore fait suffisamment d’effet’’, a-t-il fait valoir, appelant à un recadrement de la manière dont nous intégrons cette problématique qui est une patate chaude dans toutes nos assiettes avant d’engager la dynamique de lutte autrement.

“Une autre dynamique plus appropriée, plus en adéquation avec la réalité du contexte et la mobilisation que cela requiert pour embarquer les acteurs au front’’, a recommandé le chercheur.

Il a expliqué que le travail de cartographie qu’il a réalisé dans plusieurs zones du Sénégal, s’est basé sur les sociogrammes, ”un jargon technique permettant d’avoir des informations au détail près”.

‘’Ces sociogrammes, utilisés consciencieusement, permettent de savoir  jusque dans les foyers, quelle est la personne qui décide qu’on excise ou qu’on n’excise pas’’, a-t-il précisé, relevant toutefois que cette approche demande beaucoup de ‘’moyens’’ humains.

‘’ Les moyens humains ne manquent pas pour ce travail. Il suffit de les former pour le faire’’, a-t-il dit, ajoutant que ”si les moyens humains sont formés, il s’agira ensuite de leur donner un cahier de charges pour faire le boulot là où c’est nécessaire”.

NSS/HB/AB

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