Lucien Adam Guèye, un sexagénaire habitué de la marche mariale de Popenguine
Lucien Adam Guèye, un sexagénaire habitué de la marche mariale de Popenguine

SENEGAL-RELIGION-PROFIL

De l’envoyée spéciale de l’APS, Aïssatou Bâ

Popenguine (Mbour), 9 juin (APS) – Lucien Adam Guèye est un habitué de la marche effectuée à l‘occasion du pèlerinage marial à Popenguine, qui en est cette année à sa 137e édition.

Ce pharmacien à la retraire, pensionnaire de la paroisse Saint Pierre de Baobab de Dakar sacrifie à cette tradition depuis 40 ans.

Arrivé à Popenguine après sa longue marche, le sexagénaire a participé à la prière finale des marcheurs, puis s’est retiré loin du vacarme, avec ses compagnons, pour se reposer et se préparer pour la veillée.

Il a pris départ à la paroisse des Martyrs de l’Ouganda, située dans la commune de Dieupeul, à Dakar, pour se rendre à Popenguine, avec son groupe d’amis constitué de neuf membres.

‘’Cette marche est un moment de recueillement, de prière, de communion avec Dieu et la vierge Marie’’, dit-il. C’est sa foi inébranlable qui, sans doute, fait qu’il ne ressent pas trop de fatigue en dépit de son âge.

Premiers pas vers la marche

Loin de l’image d’une corvée ou d’un ordre imposé, la marche du pèlerin lui est venue de façon spontanée. Lucien Guèye déclare avoir effectué sa première marche de pèlerin en1981.

‘’J’ai commencé à marcher en 1981 et, depuis lors, j’en ai raté que trois, entre 1988 et 1989 à cause du conflit entre le Sénégal et la Mauritanie, et 2020 et 2021 à cause du Covid’’, précise le pharmacien à la retraite.

Il ajoute : ‘’Avec un groupe d’amis, nous avons toutefois organisé une marche restreinte en 2021’’.

Catholique fervent, Lucien Adama Guèye a fait de l’accomplissement de la marche des pèlerins vers Popenguine un point d’honneur. ‘’En 2006, j’ai effectué cet acte de foi à vélo’’, rappelant qu’il a sacrifié à sa première marche en famille.

La marche-pèlerinage à Popenguine est une initiative du défunt colonel Pierre Faye, qui l’a initié, en 1979 ou 1981, selon diverses sources.

Lucien Adama Guèye s’est engagé très jeune au sein de la jeunesse amicale de Saint Pierre. Pour lui, sa dévotion ‘’particulière’’ pour Marie, la mère de Jésus-Christ, a été d’une ‘’grande influence’’ sur lui et son choix à participer à la marche.

‘’Au début, c’était un peu plus un challenge qu’un acte de spiritualité’’, dit-il, rappelant qu’au début, la marche enregistrait une faible participation, mais dans un ordre quasi militaire, puisque son initiateur, le ‘’colonel Faye était lui-même militaire’’.

Une marche spirituelle

S’exprimant sur la préparation physique et spirituelle de cette marche, ce pensionnaire de la paroisse Saint Pierre de Baobab signale qu’à son âge, il se prépare pendant une dizaine de jours, marchant entre 12 et 17 kilomètres, pour être en forme le jour du départ.

‘’Ce qui m’intéresse, c’est le côté spirituel de la marche avec une dévotion particulière à Marie, grâce à qui beaucoup de choses dans ma vie se sont passées’’, lance-t-il.

‘’Je vous donne un petit témoignage : je revenais d’un voyage au cours duquel j’avais tout dépensé et j’ai dit à maman Marie, je n’ai aucun moyen pour participer à la marche cette année, mais je laisse tout entre tes mains et voilà que ma sœur m’appelle pour me payer le billet et l’un de mes frères me donne l’argent de poche’’, raconte-t-il.

Cette passion, il l’a aussi transmise à son épouse et ses enfants. ‘’Avec ma femme on a eu à faire deux ou trois marches ensemble, mais avec la maternité, elle n’a pas pu continuer. J’ai eu à marcher aussi avec mon fils et ma fille. Donc, c’est une dévotion que je partage’’, indique Lucien Adam Guèye

Ce fervent marcheur qui ne rate aucune occasion pour faire des éloges à la sainte Vierge Marie.

A chaque génération son histoire

Si pour l’ancienne génération, la marche est un moment de recueillement récitant le rosaire, priant pour les malades, la nouvelle génération, quant à elle, se préoccupe plutôt de l’aspect sportif et festif du pèlerinage.

‘’Nous faisons durant notre parcours des chapelets médités de quatre mystères glorieux, lumineux, douloureux et joyeux avec des textes déjà préparés. On prie pour les malades, les autorités étatiques, ceux qui sont dans les épreuves, etc.’’, fait-il savoir

Les jeunes, qui constituent la majorité des marcheurs, sont, semble-t-il, moins conscients de l’exercice spirituel de la marche, selon Lucien Adam Guèye.

‘’Pour eux, c’est plus l’aspect festif, sportif, faisant que l’aspect spirituel a tendance à diminuer’’, se désole-t-il, appelant toutefois, les organisateurs à y prêter attention.

AMN/ABB/ASB

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use