SENEGAL-SANTE
Louga, 13 mars (APS) – La gouverneure de la région de Louga, Ndèye Nguenar Mbodj, a mis en exergue, jeudi, l’importance de la lutte contre les maladies rénales et des efforts déployés par l’État pour leur prise en charge, lors de la célébration de la Journée mondiale du rein.
‘’En effet, les maladies non transmissible gagnent du terrain dans le monde. Elles sont responsable de 74% de la mortalité et les pays en voie de développement supportent plus de 80% du fardeau. Les pays africains, le nôtre en particulier est dans une phase de transition épidémiologique’’, a-t-elle déclaré.
Présidant la cérémonie au nom du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, au centre hospitalier Amadou Sakhir Mbaye de Louga, la gouverneure a évoqué les pathologies rénales comme un ‘’réel problème de santé publique’’ avec un ‘’taux de mortalité élevé’’, en particulier dans les pays en voie de développement. Elle a cité ‘’les projections de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), selon lesquelles ‘’la prévalence de la maladie rénale chronique augmentera de 17% dans les dix ans à venir’’.
Elle a également souligné qu’’on enregistre chaque année plus de 1000 malades’’. ‘’En effet, raison d’un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d’insuffisance rénale chronique et des complications qui lui sont associées ’’, a-t-elle déploré.
Sur la prise en charge, elle a précisé que ‘’les statistiques hospitalières font état de 1000 patients suivis, avec un taux d’enrôlement de 10% et une mortalité de 12%’’. Estimant ce taux d’enrôlement ‘’trop faible par rapport à la demande’’, elle a insisté sur ‘’l’importance de la prévention’’. ‘’Les affections rénales, même si elles sont le plus souvent silencieuses, peuvent être détectées et leur évolution ralentie, voire stoppée, par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques simples’’, a-t-elle souligné.
Elle a ainsi rappelé les recommandations du professeur Niang . ‘’Il faut manger moins de sel, moins de sucre et moins de matières grasses et faire beaucoup de sport’’
La gouverneure a également souligné ‘’les mesures prises par l’État pour renforcer la prise en charge des malades, notamment l’amélioration de l’accessibilité des centres de dialyse, la mise en place d’au moins un centre presque dans toutes les régions du Sénégal, ainsi que la gratuité totale de la dialyse dans le service public’’.
Elle a aussi mentionné ‘’la signature de conventions entre l’État et les centres privés de dialyse et le déploiement de ressources de qualité par l’allocation de bourses d’études aux néphrologues et aux techniciens de dialyse’’. Elle a, en outre, salué les efforts du Centre national de dialyse et de transplantation (CNDT) dirigé par le Pr Elhadj Fallou Ka, ainsi que ceux des associations de patients. ‘’La transplantation rénale est désormais inscrite dans l’arsenal de prise en charge, ce qui est une avancée majeure’’, a-t-elle ajouté.
Reconnaissant toutefois les défis persistants, elle a souligné que ‘’des efforts considérables ont été déployés’’, mais qu’’un défi majeur réside dans l’apurement de la liste d’attente’’. ‘’La prise en charge des maladies rénales coûte cher. Un patient peut dépenser plus de 10 millions de FCFA par an’’, a rappelé Mme Mbodj avant d’annoncer que ”des discussions sont en cours pour alléger ce fardeau financier’’.
Elle a également réaffirmé ‘’l’engagement du ministère de la Santé à améliorer la sensibilisation et la formation du personnel de santé’’. ‘’Il faudra renforcer la sensibilisation sur les facteurs de risque et les capacités des personnels de santé pour une prise en charge correcte des malades’’, a-t-elle indiqué.
Saluant le rôle des associations de patients, comme l’Association sénégalaise des usagers de la dialyse (ASUR) et l’Association des insuffisants rénaux du Sénégal, elle a plaidé pour une approche multisectorielle impliquant ‘’les pouvoirs publics, la société civile, le secteur privé, les médias et les patients’’.
Elle a promis de ‘’transmettre aux autorités les doléances des malades concernant le coût élevé des médicaments et des transplantations’’. ‘’J’ai entendu le plaidoyer que je vais porter à l’autorité tout en vous rassurant que le ministère de la Santé et ses partenaires sont en train d’étudier ces questions pour que des mesures correctes soient prises pour une meilleure prise en charge des malades rénaux’’, a-t-elle assuré.
DS/ADC