Louga : des acteurs formés sur les violences basées sur le genre et l’accès des femmes au foncier
Louga : des acteurs formés sur les violences basées sur le genre et l’accès des femmes au foncier

SENEGAL-SOCIETE

Louga, 26 déc (APS) – Un atelier de formation de deux jours consacré à la prise en charge des violences basées sur le genre (VBG) et à l’accès des femmes au foncier s’est ouvert vendredi à Louga, à l’initiative de l’Association des juristes du Sénégal (AJS), dans le cadre du Projet de sécurisation foncière (PROCASEF), a constaté l’APS.

Selon Seynabou Diouf, membre de l’Association des juristes du Sénégal, cette activité s’inscrit dans la mission confiée à l’AJS dans le cadre de la mise en œuvre du PROCASEF, notamment concernant les questions liées aux violences basées sur le genre, à l’exploitation sexuelle et à l’accès des femmes à la terre.

Elle a rappelé que le PROCASEF met un accent particulier sur la problématique des VBG et de l’accès des femmes au foncier.

Les femmes représentent “près de 70 % de la population active agricole au Sénégal et assurent environ 80 % de la production, sans pour autant bénéficier de titres fonciers ni du contrôle sur les récoltes”, a-t-elle fait valoir.

Ce constat, a expliqué Mme Diouf, a conduit le PROCASEF à renforcer ses actions afin de permettre aux femmes d’accéder à la terre et de contribuer pleinement au développement économique du pays.

Elle a indiqué que le projet intervient dans 138 communes à travers le Sénégal, précisant que la session de Louga vise à renforcer les capacités des acteurs spécialisés dans la prise en charge des VBG, préalablement identifiés à travers une cartographie.

Louga : des acteurs formés sur les violences basées sur le genre et l'accès des femmes au foncier

“Ces formations ont déjà été organisées dans cinq régions, à savoir Fatick, Kédougou, Matam, Ziguinchor et Louga. Les participants regroupent des acteurs communautaires comme les ‘Badienou Gokh’ et les chefs de village, ainsi que des acteurs institutionnels tels que l’AEMO, le conseil départemental de Kébémer et les centres conseil adolescents”, a-t-elle indiqué.

Djibril Sarr, spécialiste en sauvegarde environnementale et sociale et genre au PROCASEF, a de son côté rappelé que ce projet de l’État du Sénégal est financé par la Banque mondiale et intervient dans les 14 régions du pays.

Pour la région de Louga, le PROCASEF couvre 13 communes, dont cinq dans le département de Linguère, trois dans celui de Louga et cinq dans le département de Kébémer, notamment dans l’arrondissement de Ndande.

Il vise “le renforcement des institutions foncières, l’investissement dans le géospatial, l’appui aux communes pour l’enregistrement systématique des droits fonciers et la promotion du dialogue autour du foncier”, a-t-il relevé, soulignant que la maîtrise du foncier rural demeure “un défi majeur” au Sénégal, notamment dans les zones à forte pression foncière.

“L’objectif global du PROCASEF est de délivrer 550 000 titres fonciers à l’échelle nationale, dont 175 000 dans la grappe de la vallée du fleuve Sénégal, avec une cible de 30 % des titres destinés aux femmes. À ce jour, le projet a atteint près de 70 % de ses objectifs”, a indiqué M. Sarr.

 

DS/BK