Dakar, 16 nov (APS) – Plus de sept millions d’électeurs sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour désigner leurs 165 représentants à l’Assemblée nationale dans un scrutin à valeur de test pour le nouveau pouvoir et aux allures de clarification du jeu politique.

Les Sénégalais ont à choisir parmi quarante-et-une listes de candidats dans un scrutin majoritaire à un tour. La liste arrivée en tête dans chacun des quarante-six départements du pays rafle les sièges en jeu, soit un total de 112 sièges répartis suivant la démographie et le poids économique de chaque circonscription.

Quinze sièges sont réservés à la diaspora et les 53 restants sont distribués de manière proportionnelle au niveau national.

Huit mois après l’alternance au sommet de l’Etat et plus d’un mois après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, en vertu de ses prérogatives constitutionnelles, les électeurs sénégalais retournent aux urnes pour déterminer ce qui peut être considéré comme l’avenir du nouveau régime.

Un raz de marée électoral entrainerait un renforcement et une mainmise du parti des Patriotes africains pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) sur l’échiquier politique. D’autant que les tenants du nouveau pouvoir ont dernièrement adopté et proposé un programme dénommé  »Sénégal 2050 », devenu le référentiel des politiques publiques pour les cinq prochaines années au moins.

Cette vision du développement des  »Patriotes » va ainsi, à travers le scrutin de dimanche, passer au révélateur des électeurs.

En revanche, une victoire de l’opposition, qui a noué plusieurs alliances au niveau local, ouvrirait une période d’incertitude d’au moins deux ans. Etant entendu que l’Assemblée nationale ne peut être dissoute que 24 mois après son installation. Sur la dernière ligne droite de la campagne, l’idée d’imposer une cohabitation  a continué à être agitée par les opposants,  pour disent-ils « rectifier l’erreur » ayant débouché sur l’arrivée du parti PASTEF au pouvoir.

En définitive, ces enjeux ont, sans doute, pesé sur la campagne électorale. Elle s’est déroulée dans un climat par moments tendu sur fonds de violence verbale et physique dont le point culminant a été l’attaque à Saint-Louis de commerçants scandant le nom de la tête de liste du parti au pouvoir, Ousmane Sonko, au passage d’une des principales coalitions de l’opposition, Sam Sa Kadu. Une coalition dirigée par le maire de Dakar, Barthélemy Dias.

L’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de plusieurs personnes suspectées d’en être les auteurs a contribué à faire baisser la tension, alors que le camp du pouvoir avait appelé à la vengeance avant de prôner la poursuite de la campagne dans un climat de sérénité.

En fin de compte, dimanche au soir, les Sénégalais auront fini de faire leur choix entre les deux logiques que tout sans doute oppose. Distribuant à chaque camp le rôle qu’il est appelé à au moins jouer les deux années à venir.

AKS/ASG

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