SENEGAL-MEDIAS-REGULATION
Dakar, 9 oct (APS) – L’Etat du Sénégal a entamé, jeudi, des discussions visant à mieux organiser le métier de chroniqueur en arrimant leurs opinions aux normes de déontologie et d’éthique qui régissent les médias.
‘’Nous avons appelé les experts du métier, les chroniqueurs, eux-mêmes, pour les écouter et voir comment nous pouvons, dans un cadre serein, arriver à un niveau de responsabilité tel que les médias […] puissent donner la parole à des acteurs avisés, responsables, qui connaissent les cadres éthiques et les cadres légaux et réglementaires qui régissent leur métier’’, a déclaré le directeur de la Communication au ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Habibou Dia.
M. Dia s’exprimait en marge d’une session de réflexion sur la ”Chronique et les chroniqueurs”, motivée par les nombreuses dérives et la confusion des rôles constatées dans les médias.
‘’L’objectif est que les chroniqueurs puissent délivrer leurs opinions sans porter atteinte ni à l’intégrité morale ni à la cohésion sociale ni en diffusant de fausses nouvelles ni en propageant des discours de haine’’, a-t-il insisté.
Selon lui, ”il faut arriver à ne plus être obligé de faire des rappels à l’ordre ou de faire appliquer les dispositions du code de la presse’’.
M. Dia rappelle que la rencontre du jour est une “continuité” des travaux déjà initiés en guise de rappel des dispositions du code de la presse que les médias doivent généralement respectés.

‘’Professionnaliser cette fonction [chroniqueur], clarifier son statut et renforcer les mécanismes éthiques et juridiques ne doit pas être perçu comme une restriction mais comme une consolidation de notre démocratie’’, souligne le représentant du président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Amadou Niang.
”Même si elle est une pierre angulaire de toute société démocratique, protégée par la constitution sénégalaise et les instruments internationaux, […] ratifiés, la liberté d’expression s’accompagne de responsabilités”, a analysé Amadou Niang.
”Ces responsabilités ce sont celle de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui, celle de préserver la cohésion sociale et la responsabilité de repousser les frontières du discours de haine’’, a-t-il estimé.
Le représentant du président de la Commission nationale des droits de l’Homme a estimé que ‘’la chronique peut et doit être un espace de liberté et de responsabilité partagée’’.
Il a rappelé que le Plan d’action de Rabat, adopté en octobre 2012, sous l’égide des nations-unies par le Haut-commissariat des nations-unies aux droits de l’homme, fournit ‘’un cadre international pour concilier liberté d’expression et lutte contre l’incitation à la haine’’.
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