Dakar, 9 avr (APS) – La forte canicule notée ces derniers jours à l’intérieur du pays a bouleversé le cours normal des activités économiques en cette fin du Ramadan, obligeant commerçants, conducteurs de motos taxis ‘’Jakarta’’ ou encore revendeurs de sachets d’eau et de glace à développer d’autres astuces pour tirer leur épingle du jeu.Dans la commune de Fatick, par exemple, les températures ont connu une hausse atteignant parfois des pics de 43°C à l’ombre.Dès la mi-journée, les habitants de la ville font face à la forte canicule.Au marché central de la capitale du Sine, sous l’effet combiné de la chaleur et de la rareté de la clientèle, des tabliers, des vendeurs de légumes ou de fruits installés dans les ruelles, plient bagage. D’autres commerçants préfèrent se mettre à l’abri des rayons du soleil en se terrant dans leurs boutiques ou magasins. Certains mettent en marche la climatisation pour atténuer la chaleur.Rokhaya Daba Diouf, gérante d’une boutique de prêt à porter, préfère rester dans sa boutique plutôt que de retourner chez elle, malgré la chaleur et la rareté de la clientèle.‘’J’ouvre ma boutique chaque matin aux environs de 9 heures. J’y passe mes journées depuis le début du ramadan. Il arrive que je ne vois qu’un ou deux clients par jour. Il n’empêche, je préfère rester ici”, explique-t-elle, signalant que ‘’la canicule a entrainé une baisse de vente d’au moins 50%” de ses articles.Elle souligne que les clients ne fréquentent plus le marché en cette période de canicule ayant coïncidé avec le mois de Ramadan.Non loin d’elle, Seydou Ka, responsable d’une petite unité de pressing abonde dans le même sens, soulignant que son activité tourne au ralenti.‘’Mes clients apportaient leurs habits à laver à n’importe quelle heure de la journée mais à cause de la chaleur, ils viennent rarement maintenant. Certains expliquent qu’ils évitent de sortir le jour pour ne pas se déshydrater’’, explique-t-il.‘’Les habits lavés sèchent facilement au soleil, même si je n’en reçois pas beaucoup. Ma clientèle se déplace difficilement à cause de la chaleur qui s’est installée, ces derniers jours, à Fatick’’, ajoute Ka.A Fatick, plusieurs commerçants disent avoir enregistré une baisse drastique de leurs activités et chiffres d’affaire.A Kaolack, les activités économiques sont au ralentiLa commune voisine de Kaolack n’est pas épargnée par la hausse des températures. Dans cette ville carrefour, la vague de chaleur n’est pas sans conséquence sur les activités économiques des commerçants, ouvriers, artisans et transporteurs.Au marché central, le transport automobile et celui des motos taxis ‘’Jakarta’’ tournent presque au ralenti. Seuls quelques clients viennent faire leurs achats. Les commerçants, sous l’effet de la chaleur, se sont réfugiés, dans leurs boutiques, à la recherche de la fraîcheur.‘’J’ai connu plusieurs épisodes de forte chaleur mais ce à quoi j’assiste cette année, est sans précédent’’, dit Ndèye Fatou Thiam, une vendeuse de tissus retrouvée à l’intérieur de sa cantine où plusieurs variétés de tissus importés sont empilés.Pour Cheikh Sène, un couturier, ‘’cette forte chaleur est venue au mauvais moment en coïncidant avec le mois du jeûne du ramadan’’.Dans d’autres zones d’affluence de la ville de Kaolack, comme les gares routières (Dakar, Nioro et Liberté) et au marché central au poisson, les activités économiques tournent également au ralenti.A la gare routière ‘’Liberté’’, beaucoup de chauffeurs, sans doute acculés par la chaleur et le jeûne du ramadan, renoncent tout simplement à prendre le volant à cette heure de la mi-journée, préférant attendre une baisse du mercure.Abdoulaye Sène, chauffeur d’un véhicule de transport en commun, assis à côté de son véhicule de 7 places, sur une natte, dit attendre que le temps soit plus clément pour prendre la route.‘’Je suis obligé de garer mon véhicule en attendant que la température baisse pour reprendre mes activités’’, a dit le sexagénaire, en discussion avec ses amis.Au même moment, des voyageurs en transit à la gare routière ‘’Liberté’’, sont obligés de prendre leur mal en patience, en l’absence de véhicule sur le départ.La vente de glace, une aubaine pour les famillesContrairement au secteur du transport en commun, la forte canicule n’a pas plombé les activités de vente des sachets d’eau ou de glace.A l’extérieur de la gare routière, sur la route nationale numéro 1, précisément sur l’avenue Blaise Diogoye Basile Senghor, Ndioba, la cinquantaine, tient une gargote où elle vend de la glace, ”une aubaine pour nos familles en perspective de la fête de l’Aïd-el-fitr (Korité)”, a dit la jeune dame.La glace, de ‘’l’or blanc’’ à KoldaKolda, la capitale du Fouladou n’est pas épargnée par la hausse du thermomètre.Une situation qui profite aux vendeurs et revendeurs de glace qui sillonnent les différents quartiers de la commune et localités du département de Kolda, où cet ”or blanc” est revendu entre 300 FCFA et 600 FCFA l’unité selon les zones.La vente de glace est un business qui marche bien en cette période, selon Ousmane, un des nombreux revendeurs.‘’Je quitte mon village pour acheter de la glace en ville (Kolda) que je revends dans les villages environnants et frontaliers à la Guinée-Bissau où la glace peut se vendre à 600 FCFA’’, a-t-il expliqué.Selon lui, il est devenu difficile de trouver de la glace en cette période de canicule. ‘’Nos fournisseurs nous vendent leurs stocks par deux jours, la durée nécessaire pour une bonne solidification de la glace’’, a-t-il dit.A Bakel, la consommation de l’électricité en hausseContrairement à Kolda (sud), la vente de glace connait un ralentissement dans la ville de Bakel (est) en dépit d’une température qui avoisine 46 à 47 C°.Ici la vente de glace ne marche plus comme avant, a dit Hapsatou, gérante d’un restaurant à l’entrée du marché central de Bakel.“La vente de glace ne marche plus comme avant car avec la chaleur les sachets d’eau n’arrivent plus à congeler en une journée. Il faut au moins, deux jours, dans le frigo, pour avoir un sachet d’eau bien congelé’’, a-t-elle expliqué.Ainsi pour améliorer l’efficacité de son frigo, elle dit avoir revu à la baisse le nombre de sachets d’eau par étagère. En plus, à cause de la chaleur, le frigo ne s’arrête pas de fonctionner, pour permettre une bonne congélation, a-t-elle encore souligné.Astou Niang, une femme au foyer, s’active également dans ce business, avec deux frigos. Toutefois, elle déplore, la cherté de l’électricité.“C’est l’électricité qui me fatigue. Je recharge à 20.000 FCFA mon compteur +Woyofal+ qui ne dure que dix jours’’, regrette-t-elle.Mme Niang estime que la demande est là, mais avec la forte chaleur, les sachets d’eau congèlent difficilement. Ce qui ralentit, le rendement de son business, selon elle.Harouna, un revendeur de glace, avance que la forte chaleur affecte son business. Pour en disposer, il doit faire la commande auprès d’un fournisseur, au minimum, deux jours avant, c’est-à-dire, la durée nécessaire pour une bonne congélation.Il vend le produit dans les localités lointaines du Ferlo, à 200 ou 250 francs.SDI/MG/ADE/AND/AB/ASB/OID
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