Un sociologue invite les jeunes à développer leur esprit critique pour se préserver de la ”manipulation” en politique
Un sociologue invite les jeunes à développer leur esprit critique pour se préserver de la ”manipulation” en politique

SENEGAL-SOCIETE-PLAIDOYER

Dakar, 11 nov (APS) – Les jeunes doivent être amenés à développer davantage leur esprit critique pour qu’ils puissent résister à toute forme de manipulation, ”presque inévitable” en politique, soutient le sociologue Djiby Diakhaté.

Le tout n’est pas de “lutter contre la manipulation en politique parce qu’on a l’impression qu’elle fait partie intégrante de la politique, mais de développer chez les jeunes une pensée critique”, a-t-il dit.

M. Diakhaté intervenait mardi lors d’une session de formation de jeunes leaders de la démocratie et de la paix dont l’objectif était de renforcer les capacités de ces derniers en matière de valeurs démocratiques, de droits humains, de gouvernance participative et de prévention de la violence.

Cette rencontre a été organisée par l’ONG 3D dans le cadre d’un programme portant sur la consolidation de la paix et le renforcement de l’espace civique.

Seul un esprit critique peut permettre aux jeunes de “se poser en s’opposant à toute forme de manipulation. La manipulation est presque inévitable”, mais ce qui est important, c’est faire en sorte que le jeune soit préparé à “faire face à toute forme de manipulation”, à “comprendre les discours, les décoder, en saisir le véritable sens, en saisir la quintessence”.

“Nous sommes en train de construire une société fondée sur la justice, la paix, la convivialité, l’ouverture, la générosité, des interactions saines et positives”. Mais “c’est à cette condition seulement qu’on peut construire une société où prévalent le bien-être et le progrès”, a-t-il souligné.

L’histoire de l’évolution des pensées politiques et des systèmes politiques renseigne malheureusement que “la manipulation a toujours été au cœur de l’activité politique”, a -t-il dit.

Le sociologue, intervenant lors de cette session de formation, a rappelé que dans “Le Prince”, Nicolas Machiavel montre qu’en réalité, il n’est pas possible de “parler de politique sans manipulation”.

Pour Djiby Diakhaté, lorsqu’on parle de violence, l’on pense souvent à la violence physique, à la casse, aux destructions, aux viols, aux agressions, etc.

“Oui, ce sont des formes de violence qui peuvent être préoccupantes, mais il y a toutes les violences qui sont des violences excessivement complexes parce qu’elles sont des fois invisibles”, relève-t-il.

Il cite les “violences psychologiques, économiques, symboliques et langagières”, a indiqué M. Diakhaté.

Considérant que ces violences sont en train de devenir de plus en plus présentes et préoccupantes, le sociologue estime qu’il est “important de s’arrêter un instant avec les jeunes venant d’associations diverses pour qu’on sache comment ces violences se manifestent et comment on doit se présenter pour lutter contre ces formes de violence”.

CMS/HK/BK