Le roi du Sine pour une plus grande implication des chefs coutumiers dans la marche du pays
Le roi du Sine pour une plus grande implication des chefs coutumiers dans la marche du pays

SENEGAL-SOCIETE-PLAIDOYER

Dakar, 22 oct (APS) – Le roi du Sine Niokhobaye Diouf Fatou Diène préconise une plus grande implication des chefs traditionnels dans la marche du Sénégal, à l’image de ce qui se fait dans certains pays africains comme le Burkina ou le Nigeria.

Au Burkina Faso, au Nigéria ou en Côte d’Ivoire, “les chefs traditionnels participent à la vie du pays. Pourquoi pas nous ? Nous avons été à l’école, nous pouvons discuter avec tout le monde. Nous pensons que les chefs traditionnels du Sénégal doivent être impliqués dans ce qui se passe dans ce pays”, a-t-il plaidé dans un entretien avec l’APS.

Il peut résulter “de grandes choses” de la collaboration entre l’administration et les chefs coutumiers, “plus prêts de la population qui leur font confiance”, estime le roi du Sine, un fonctionnaire à la retraite depuis 2015 après 33 ans de service dans l’enseignement publique.

Il a donné l’exemple de la médiation qu’il a été amené à conduire dans le conflit ayant opposé une communauté à majorité catholique et le fils d’un chef musulman à Diohine, un village de la région de Fatick (ouest).

“Grâce à notre intervention, le conflit a été étouffé. Heureusement, ceux qui étaient dans l’administration dans le département du Fatick, ont pensé à nous. Nous avons mené une diplomatie communautaire dans cette affaire qui a donné d’excellents résultats. Et ce que je peux faire, d’autres chefs traditionnels peuvent le faire aussi”, soutient Niokhobaye Diouf Fatou Diène.

Aussi réclame-t-il un statut pour les chefs traditionnels, qui peuvent selon lui jouer un rôle important dans la résolution des conflits au sein des communautés et même aider les pouvoirs publics à atteindre l’autosuffisance alimentaire.

“Il faut qu’on donne aux chefferies traditionnelles une autre dimension. Il n’y a plus de roi. La royauté, c’est fini. Mais quand même, la chefferie traditionnelle, elle existe toujours, parce que même les chefs de village font partie de la chefferie traditionnelle”, insiste-t-il.

“Je veux qu’on pense à tous les chefs traditionnels et qu’on leur donne la parole. C’est important, parce qu’ils ont beaucoup de choses à dire et à proposer”, ajoute le roi du Sine, communément appelé “Maad A Sining”.

Il invite les chefs traditionnels à s’organiser de leur côté pour devenir des interlocuteurs de l’Etat ou même intégrer des structures dans lesquelles ils peuvent être appelés à jouer un rôle de médiateur.

Buur Sine Niokhobaye Diouf Fatou Diène a annoncé que les chefs coutumiers seront conviés bientôt à une réflexion “à grande échelle” visant à donner suite à l’appel de Diakhao, capitale du royaume du Sine, correspondant approximativement à la région de Fatick.

A travers l’appel de Diakhao, lancé en janvier 2024 lors de la 12e édition du Festival national des arts et de la culture (Fesnac) organisé à Fatick, les chefs traditionnels avaient pris l’engagement d’assumer davantage la responsabilité de valoriser les mécanismes de régulation sociale et de prévention des conflits en promouvant le respect entre les communautés.

En tant que gardien des traditions, les chefs traditionnels assument la responsabilité de valoriser les mécanismes traditionnels de régulation sociale, de prévention des conflits et promouvoir l’amitié, et le respect entre différentes communautés, avait déclaré à l’époque Buur Sine Niokhobaye Diouf Fatou Diène, qui avait lu cette déclaration.

FKS/AMN/BK/ASB