MONDE-CINEMA
Cannes, 18 mai (APS) – Le centenaire du cinéaste Paulin Soumanou Vieyra (1925-2025), marqué au Festival de Cannes par un panel sur le thème ‘’Quelle présence aujourd’hui ?’’ de son œuvre et une exposition, se prolongera tout le reste de l’année avec comme point d’orgue un colloque prévu à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, a déclaré à l’APS son fils Stéphane Vieyra, responsable de la structure PSV Films.
‘’Cannes est une étape. La prochaine c’est les Etats-Unis, puisqu’on a un colloque avec Alain Sembène,sur son père [Ousmane Sembène] et Paulin Soumanou Vieyra. Ce jour-là, on va présenter la version bêta du film +En résidence surveillée+ [le seul long métrage de fiction réalisée par Vieyra], qui est en restauration. Ce film sera présenté au Sénégal au mois de novembre. Nous y serons’’, a-t-il indiqué.
Au Pavillon Afriques à Cannes, il y a eu, jeudi dernier, un panel sur le thème ‘’Les 100 ans de Paulin Soumanou Vieyra : quelle présence aujourd’hui ?’’.
‘’La présence, aujourd’hui, est de moins en moins visible parce que les temps changent et les pionniers comme lui n’ont plus cours. Donc je me fais fort de toujours garder au présent tout le rôle que mon père a pu jouer dans le cinéma africain. C’est pour cela que je suis à Cannes’’, a commenté Stéphane Soumanou Vieyra.
Il a dit qu’avant d’arriver au mois de novembre, ‘’tout un programme se fera au Brésil, tout le mois d’octobre, avec quatre destinations importantes : Rio, Florianópolis, Recife et Bahia. Au Sénégal, ça commence le 3 novembre avec l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, où je salue le travail exceptionnel de Kalidou Sy qui est en charge du colloque’’.
Dans la programmation, on aura un événement à Dakar où il est prévu une projection du film ‘’En résidence surveillée’’, ‘’peut-être une exposition des Actualités sénégalaises, le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de Paulin Soumanou Vieyra, le 4 novembre, jour anniversaire de son décès, peut-être le baptême d’une rue’’, a-t-il indiqué
A propos du travail de préservation du travail de son père, Stéphane Vieyra a relevé que ‘’c’est difficile parce qu’on n’a pas de relais’’. ‘’Moi, je porte une structure, PSV Films. Je porte à bout de bras toute l’œuvre. Mais je n’ai pas de structure qui m’accompagne dans la communication’’, a-t-il dit.
Il a ajouté : ‘’Bien sûr que j’ai une structure qui m’accompagne pour m’aider à trouver des financements pour restaurer des films. Ça, c’est important, mais après je suis tout seul. Je marche tout seul. J’ai toujours en image un enfant qui porte les vêtements de son papa, mais les vêtements sont trop grands. Il a du mal à se déplacer. Mais ça fait longtemps que je fais ça. Depuis 2012‘’.
Il dit avoir ‘’beaucoup d’expérience’’ dans ce domaine, soulignant qu’il essuie parfois des revers parce que n’arrivant pas à obtenir ‘’certaines choses’’. ‘’Mais je suis quand même satisfait parce que je vois toujours le verre à moitié plein’’, insistant sur le fait que l’œuvre de Paulin Soumanou Vieyra et l’entreprise de sa préservation est ‘’importante parce qu’elle est complètement méconnue’’.
‘’Il y a eu un travail de préservation de tous ses écrits que nous avons conservés et envoyés aux Etats-Unis pour traitement, a encore dit Vieyra. Nous n’avons pas vendu les archives, je le dis chaque fois que j’en ai l’occasion. Nous les avons confié avec un copyright qui nous appartient. Nous sommes décideurs de tout ce qui se passe sur les archives de notre père. Le but est qu’on puisse numériser toutes les archives qu’il a réalisées.’’
‘’Ce sont des choses importantes qu’il a fallu conserver. Et comme c’est de la matière papier ou des pellicules, à un moment donné ils disparaissent. Pour éviter cela, il a fallu les conserver, et le seul moment où on a pu trouver des partenaires pour le faire, c’est les Américains. Sans complexe, on y est pour pouvoir préserver cette œuvre pour nous les Africains’’, a précisé Stéphane Vieyra.
ADC