Dakar, 16 oct (APS) – L’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) et l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT) ont engagé une réflexion visant à identifier ”cinq zones prioritaires à développer dans les six prochains mois”, en misant sur un marketing territorial adapté à chaque pôle économique, a-t-on appris mercredi de ces deux structures.

“L’Etat, à travers l’APIX et l’ANAD, s’engage à améliorer l’environnement des affaires au niveau local en collaborant avec les collectivités territoriales, et notre stratégie repose sur une promotion ciblée des potentialités locales avec un marketing territorial adapté à chaque pôle économique”, a déclaré Bakary Séga Bathily, directeur général de l’APIX.

Il présidait la cérémonie d’ouverture d’un atelier de deux jours destiné à définir une stratégie globale et cohérente de maillage du territoire national.

Cette réflexion est engagée dans le but d’identifier des zones économiques spéciales (ZES) et des zones aménagées pour les investissements (ZAI), en vue de pour la promotion de l’investissement productif dans les territoires.

“A l’issue des travaux, il faut identifier 5 zones prioritaires à développer dans les six prochains mois, et définir un cadre de gouvernance solide garantissant la disponibilité rapide des ressources foncières et une gestion efficace des zones”, a précisé M. Bathily.

Il a aussi indiqué que ce modèle sera plus tard dupliqué dans les autres régions du pays.

Le directeur général de l’APIX a expliqué que la création et le développement des zones aménagées pour l’investissement sont “une réponse concrète” à l’ambition déclinée par le nouveau référentiel des politiques publiques, “Sénégal 2050, Agenda national de transformation”.

“En mettant en place ces 8 pôles régionaux de développement, les nouvelles autorités comptent d’une part rétablir la cohérence territoriale afin de corriger le déséquilibre dans l’occupation du territoire, et d’autre part favoriser une exploitation optimale et durable des énormes potentialités de notre territoire national”, a souligné Bakary Séga Bathily.

Il est revenu sur les dernières données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie relatives aux disparités économiques entre les régions du Sénégal.

“Dakar concentre à elle seule 46% de la richesse nationale avec un PIB de 7.960 milliards de francs CFA, et 5 régions, Dakar, Thiès, Djourbel, Saint-Louis et Kaolack génèrent environ 71,5% du PIB national, laissant les 9 autres régions ne contribuer que pour 28,5%”, a-t-il fait soutenu.

Il en conclut que ces inégalités économiques “freinent le développement harmonieux du pays”.

Bakary Séga Bathily note toutefois que pour identifier les zones à aménager et attirer les investissements, il faut plusieurs “étapes clés”, dont l’analyse du potentiel économique à travers les ressources naturelles et humaines disponibles dans chaque région.

Il a aussi cité l’accessibilité à des infrastructures (transport, énergie, communication), insistant sur la nécessité de privilégier les zones avec une forte intégration des communautés locales et où il y a peu d’emprises à libérer.

Les zones à fort potentiel économique, notamment en termes de population et de consommation locale, doivent être ciblées, selon M. Bathily.

Tidiane Sidibé, directeur général de l’ANAT, a lui fait observer que la gestion du territoire dans la situation socio-économique actuelle “ne peut plus être assurée que par des mesures ponctuelles”.

Il a rappelé que l’aménagement du territoire sert de cadre de cohérence pour orienter et guider les choix d’investissements.

“En planifiant stratégiquement et de manière prospective, nous pouvons non seulement maximiser l’impact économique de nos projets, mais aussi garantir qu’ils soient en adéquation avec les besoins sociaux et environnementaux de nos territoires”, a expliqué M. Sidibé.

Il a indiqué que cela permettrait de résoudre le problème de l’émigration et de l’exode rural “en fixant les jeunes dans leurs terroirs”.

“Le développement de ces territoires permettra de donner aux Sénégalais la fierté de rester [dans leurs localités d’origine] qui auront les mêmes spécificités et les mêmes opportunités que Dakar, Thiès et Mbour”, a déclaré le directeur général de l’ANAT.

Il a signalé que l’ANAT a déjà anticipé l’identification de ces zones de développement avec un projet pilote appelé ZIAR (Zone industrielle et artisanale) qui va englober Ngaye Mékhé et Touba et les ces zones qui leur sont connectées.

MFD/BK/OID

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