Dakar, 20 sept (APS) – L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a entamé vendredi à Dakar une réflexion axée sur le fonctionnement et le financement du comité multipartite qu’elle a mis sur pied dans le but d’arriver à une meilleure prise en compte des données par sexe dans la production des indicateurs statistiques.

Ce comité multipartite mis en place depuis mars 2021 bénéficie du soutien d’Onu-Femmes, à travers le projet Women Count (Les femmes comptent).

“Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de redéfinir le fonctionnement” de ce comité multipartite, “d’identifier les sources de financement pour ses activités prioritaires et de renforcer ses instances de coordination”, a déclaré Momath Cissé, directeur de la méthodologie, de la coordination statistique et de l’innovation à l’ANSD.

Il a expliqué que la création de ce comité multipartite dédié à une meilleure prise en compte de la désagrégation systématique des données par sexe constitue “un pas important” pour l’amélioration de la production, la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des statistiques de qualité sur des “aspects clés” liés à l’égalité entre les sexes.

“La désagrégation des indicateurs statistiques n’est pas un simple exercice technique ; il s’agit d’une démarche stratégique qui nous permet de poser les fondements d’une politique publique inclusive et équitable”, a-t-il soutenu.

M. Cissé juge cette approche essentielle non seulement pour “mesurer les progrès” réalisés en matière d’égalité des sexes, mais aussi pour “identifier les écarts et les obstacles” auxquels les femmes et les hommes font face dans divers domaines, tels que l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et bien plus encore.

“Sans une telle désagrégation, il est difficile, voire même impossible, d’identifier les inégalités structurelles et de concevoir des interventions adaptées pour les politiques”, a souligné Momath Cissé.

Le directeur de la méthodologie, de la coordination statistique et de l’innovation à l’ANSD a révélé qu’une meilleure allocation des ressources basée sur “une approche rigoureuse” des statistiques permet non seulement de réduire les inégalités, mais aussi de “promouvoir une croissance économique plus inclusive et durable”.

Il a indiqué que la première phase du projet “Women Count” a déjà permis des “avancées significatives” dans la collecte et l’utilisation des statistiques sensibles au genre.

Il a également souligné que la phase deux, qui a commencé en fin 2023, offre “une opportunité” de poursuivre sur cette lancée et d’élargir encore l’impact du travail entamé au niveau national et régional.

“Je pense que l’une des principales réalisations, c’est d’avoir réussi à mettre en place un plan d’action qui prend en compte les besoins sectoriels, en termes de données désagrégées, sur une période de quatre années”, a soutenu Mahmouth Diouf, coordonnateur du programme “Women Count” Sénégal.

Il estime que le “défi principal” demeure la mobilisation des ressources pour financer ce plan d’action.

“Notre contribution a été vraiment d’apporter le financement au moins pour essayer de donner un souffle à ce comité dans lequel l’ANSD joue un rôle central”, a-t-il dit.

“C’est pourquoi on a voulu créer ce cadre de concertation, pour faciliter la communication et l’échange entre les producteurs et les utilisateurs de données, pour une meilleure prise en compte des besoins, notamment par les producteurs”, a révélé M. Diouf.

MFD/BK/ASG

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