SENEGAL-ENFANCE
Kaolack, 26 mai (APS) – La gestion du stress est un ‘’enjeu majeur’’ pour les professionnels œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance, un métier à “forte charge émotionnelle”, a affirmé, lundi, à Kaolack, la directrice adjointe de la Direction générale de la protection judiciaire et sociale (DGPJS), Anna Pène Téliko.
‘’La gestion du stress constitue un enjeu majeur pour les professionnels œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance”, a notamment indiqué la magistrate à l’ouverture d’une session de renforcement des capacités au profit des éducateurs spécialisés des régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine.
Selon Mme Téliko, ces métiers, à forte charge émotionnelle, “exposent les intervenants à des situations complexes, souvent urgentes, où la moindre décision peut avoir des conséquences profondes sur le développement et l’avenir d’un enfant’’.
“Lorsqu’un professionnel peine à gérer son stress, c’est l’ensemble de sa capacité d’action qui se trouve altérée, avec des répercussions notables sur la qualité de la prise en charge’’, a-t-elle martelé.
De son point de vue, protéger un enfant, ce n’est pas seulement intervenir en urgence : “c’est aussi être en capacité, sur la durée, de construire un lien solide, porteur de sécurité, de réparation et d’espoir’’.
”En situation de stress chronique, le jugement peut devenir moins lucide. L’écoute de l’enfant et la prise en compte fine de ses besoins s’en trouvent affaiblies. L’empathie, pourtant au cœur de la relation éducative, peut céder la place à la lassitude, à la distance émotionnelle, voire à des réactions défensives”, a encore fait valoir la magistrate.
Dans un tel contexte, poursuit-elle, l’enfant, qui aurait vécu des expériences traumatiques, pourrait se sentir mal compris ou abandonné une fois de plus, “alors qu’il est censé trouver un cadre sécurisant et structurant”.
Dans cette perspective, former les éducateurs spécialisés aux compétences psychosociales est un impératif, dans la mesure où “il en va de la qualité de notre réponse, de notre humanité, et de notre efficacité professionnelle’’, juge Anna Pène Téliko.
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