Dakar, 12 juin (APS) – La Banque mondiale recommande à l’Etat du Sénégal, dans un nouveau rapport consacré au pays, de veiller à une augmentation de ses recettes fiscales et de les utiliser pour réduire les inégalités sociales.

Le document dans lequel figure cette recommandation a été publié mercredi par l’institution financière. Il porte sur la situation économique du pays en 2023.

‘’Le rapport met en exergue la nécessité urgente d’accroitre nos recettes fiscales afin de renforcer la résilience économique du Sénégal pour faire face aux chocs futurs’’, a dit Adama Seck, le coordonnateur de la cellule chargée de l’étude et de la planification au ministère des Finances et du Budget.

D’après lui, des efforts ‘’considérables’’ ont été déployés pour maintenir une certaine ‘’stabilité macroéconomique’’, malgré un ‘’contexte international difficile’’.

Malgré cette résilience de l’économie sénégalaise, il reste des ”défis à relever”, les inégalités, par exemple, a noté M. Seck lors de la présentation du rapport au siège de la Banque mondiale à Dakar.

‘’Dans cette optique, plusieurs mesures ont été proposées dans le rapport, telles que l’optimisation de la mobilisation des recettes, à travers le renforcement des impôts sur le revenu, dans le but de limiter les impacts en termes de creusement du seuil de pauvreté au sein des démunis’’, a-t-il assuré.

Il a insisté sur le rôle ‘’prépondérant’’ que joue l’augmentation des recettes fiscales dans l’élargissement de la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour ‘’atteindre les objectifs de développement et améliorer les conditions de vie des Sénégalais’’.

Le gouvernement va dérouler ‘’une stratégie qui va permettre de redistribuer la richesse nationale de façon équitable, encourager la demande extérieure et booster la croissance’’, a promis le coordonnateur de la cellule chargée de l’étude et de la planification au ministère des Finances et du Budget.

Il a précisé que ces recommandations sont tout à fait en phase avec les orientations des nouvelles autorités du pays.

Selon Adama Seck, l’augmentation des recettes fiscales ne doit pas ‘’exclusivement servir’’ à combler les déficits publics.

Elle doit aussi être utilisée pour stimuler la croissance inclusive et atténuer les effets néfastes de la pauvreté et des inégalités.

Le rapport de la Banque mondiale révèle que le Sénégal a ‘’relativement bien résisté’’ aux ”multiples chocs”. L’incidence de la pauvreté reste relativement inchangée à 37,5 % en 2021-2022, contre 37,8 % en 2018-2019, malgré la pandémie de Covid-19, selon les économistes de l’institution financière.

‘’Globalement, l’économie s’est très bien comportée en restant résiliente et en ouvrant des perspectives sur des opportunités à venir, vu les ressources dont dispose le Sénégal’’, juge Wilfried Kouamé, économiste principal à la Banque mondiale, chargé du Sénégal et de la Gambie.

”Pour réduire le niveau de pauvreté, la protection sociale doit être renforcée avec un bon ciblage’’, a proposé M. Kouamé.

Néanmoins, concernant la mobilisation des recettes domestiques, le Sénégal se comporte ‘’très bien’’, avec des réformes ”importantes”, mises en place au cours des dernières années.

‘’Il y a la volonté des autorités sénégalaises d’accélérer les réformes en termes de gouvernance et de transparence, et cela va permettre de rassurer les investisseurs et de booster l’activité économique. Mais il faut aussi ajouter la bonne nouvelle de la production de pétrole qui a commencé hier’’, a signalé Wilfried Kouamé.

MFD/SBS/OID

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