Kaolack, 16 mai (APS) – Les journalistes basés dans la région de Kaolack (centre) ont pris part, mardi, à une session de renforcement de capacités sur les violences sexuelles et la loi n°2020-05 du 10 janvier 2020, avec l’objectif de leur permettre d’être en mesure de traiter cette problématique de façon adéquate, a constaté l’APS.Cette formation est organisée à l’initiative de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), en partenariat avec la Délégation de l’Union européenne (UE) au Sénégal. Elle s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Contribuer à l’éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l’application de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zones urbaines et périurbaines’’. Ce projet intervient dans six régions du Sénégal : Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis et Tambacounda.Selon Aminata Samb, en charge de ce projet à l’AJS, le choix de former des journalistes sur cette problématique s’explique par le fait que les médias ont de plus en plus tendance à reléguer les cas de viol, de pédophilie et autres violences sexuelles dans la rubrique des faits divers.‘’Les violences sexuelles ne sont pas des faits divers, ce sont des faits sociaux et les journalistes doivent en être conscientisés pour une meilleure protection des victimes’’, a rectifié Mme Samb. Elle précise que le choix de Kaolack se justifie par le fait que ‘’beaucoup de victimes’’ vont se plaindre à la boutique de droit installée dans cette ville.Rien qu’en 2022, relèvent les responsables de l’AJS, 422 cas de violences sexuelles ont été recensées au niveau des huit boutiques de droit que compte le Sénégal.Pour Mame Gor Ngom, auteur et formateur, le journalisme est au cœur de toutes les préoccupations de la société et le journaliste est présent dans le traitement de l’information liée au viol et à la pédophilie. C’est ce qui a poussé l’AJF à renforcer les capacités des journalistes en la matière, a précisé M. Ngom, lui-même journaliste de formation.‘’Il est nécessaire d’insister sur les caractéristiques de l’information liée à la pédophilie et au viol, voir ce qui doit se faire et ce qui doit être évité dans le traitement de ces phénomènes qui sont très sensibles et qui font beaucoup de ravage dans nos sociétés’’, a-t-il suggéré.Le journaliste-formateur estime qu’il est ‘’impératif’’ pour les journalistes, qui sont aussi des humains, de disposer d’un certain nombre d’outils, dans un contexte où la vie est un ‘’éternel apprentissage’’, pour que, dans le cadre du viol et de la pédophilie, ils puissent en faire un ‘’traitement adéquat’’ et être ‘’utiles’’ à leur société.‘’Aujourd’hui, de plus en plus les journalistes sont conscients que le viol n’est pas un fait divers, c’est un fait social. C’est même un fait politique (…)’’, a fait valoir M. Ngom.Pour donner de l’importance à ce fait social que constituent les violences sexuelles, Mame Gor Ngom soutient que les journalistes doivent davantage mesurer son importance de manière à donner à la pédophilie et au viol la place qu’ils méritent.ADE/ASG/ASB/OID
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