SENEGAL-SOCIETE

Kaffrine, 23 mai (APS) – Deux jours après le meurtre de l’infirmier chef de poste (ICP) d’Arafat, dans le département de Koungheul (Kaffrine, centre), la consternation ne faiblit pas au domicile familial de la victime, dans la commune de Kaffrine ainsi que dans le reste du Ndoucoumane, a constaté un reporter de l’APS.

Au quartier Diamaguène Travaux publics, la maison de la victime, Mamadou Samba Diallo, mortellement agressée dans son lieu de travail, dans la nuit de mardi à mercredi par de présumés voleurs de bétail, ne désemplit pas depuis l’annonce de ce drame. Ses proches, consternés par sa mort brutale, sont toujours le choc.

Les membres de sa famille sont comme déboussolés, dévastés par cet acte ignoble commis sur un homme qui avait voué sa vie à soigner les hommes.

Sur les lieux règne un calme plat, malgré la présence d’amis, de parents et de proches et l’incessant ballet des personnes venant présenter leurs condoléances.

Devant la maison trônent de grosses marmites et autres ustensiles de cuisines. Des femmes s’affairent à la préparation du repas du jour.

A l’intérieur de la maison, le temps en cette matinée est plutôt clément pour cette période de canicule.

Selon le témoignage d’un de ses grands frères et voisin, Lamine Kane, ‘’M. Diallo était un homme discret, sobre’’. En plus d’être un soutien de famille, il était très utile à ‘’ses proches, voisins, amis et même à toute sa communauté‘’.

‘’Il a passé treize ans à Arafat en tant qu’infirmier chef de poste de ce village. Il était très familier à la population du village d’Arafat et était même un membre actif de l’Association sportive et culturelle [ASC] +Diappo+’’, souligne Lamine Kane.

Il avait l’habitude, chaque année au mois de janvier, d’inviter tous les membres de l’ASC à son lieu de travail, à Arafat, autour d’une discussion d’une demi-journée sur des questions de développement.

Selon M. Kane, ‘’Mamadou Samba Diallo était un fédérateur, un réconciliateur qui est parti à la fleur de l’âge.  C’est une grosse perte pour la région de Kaffrine’’.

 Pour son collègue, Abdou Aziz Sylla, ICP de Dimiskha, dans le département de Koungheul, Diallo exerçait dignement son métier et avec passion et professionnalisme.

 Sa grande sœur, Ndèye Fatou Diallo, a le cœur meurtri.  Les yeux embués de larmes, la voix presque éteinte, elle qualifie d’‘’acte odieux’’ ce meurtre.

‘’C’est un acte barbare, ignoble. Mamadou était plus qu’un petit-frère qui assistait régulièrement sa famille. C’est une mort atroce, horrible et difficile dont il est victime’’, s’indigne-t-elle.

Inhumé au cimetière de Ndiobène, dans la commune de Kaffrine, M. Diallo, était un ‘’homme de défi’’, d’après Fallou  Ndiéguène, un notable du département de Koungheul. Partout, les témoignages sont unanimes : sa mort est une grosse perte pour Arafat.

Sa disparition n’a pas laissé indifférents ses collègues infirmiers. Par l’intermédiaire du bureau exécutif régional du syndicat ‘’And Gueusseum’’ de Kaffrine, ils ont condamné ‘’fermement’’ cet acte ‘’barbare’’. Mercredi, ils avaient décrété un mot d’ordre de grève 72 heures et le boycott du démarrage de la distribution de masse des moustiquaires imprégnées.

 Et un sit-in même est prévu ce vendredi à Koungheul, pour davantage alerter les autorités sur la sécurité des agents de santé et de leurs lieux de travail.

 Après ce meurtre, les autorités compétentes ont ouvert une enquête pour élucider cette affaire qui continue de défrayer la chronique au Sénégal.

CTS/ADE/ASG/OID