SÉNÉGAL-INDUSTRIE-ENVIRONNEMENT
Joal Fadiouth, 20 juin (APS) – Kaly Ba, chargé de campagne Océan à l’Ong Greenpeace, a alerté, jeudi, sur les risques que représentent les usines de farine de poisson pour les populations des villes côtières du Sénégal où elles sont implantées.
”Ce que nous avons constaté est extrêmement grave. Nous avons vu [que] des usines qui doivent notamment être à 500 mètres des habitations sont à côté ou dans les habitations, et parfois même à proximité des écoles et lycées”, a-t-il dit, pour souligner l’ampleur du ”désastre” que représentent les usines de poisson.
Il faisait part de ce constat suite à une caravane nationale de sensibilisation sur les usines de farine de poisson, qui a sillonné les localités de Ndoukhoura Peul, Cayar, Gandiol, Sandiara et Joal.
”Ce que nous avons aussi noté, qui est extrêmement grave, c’est la multiplication des cas d’asthme dans toutes les zones où ces usines sont implantées, en plus de la multiplication des cas d’avortement”, a relevé M. Ba.
Face à ces risques sanitaires et environnementaux, Pape Ndiaye, membre de la coalition nationale contre les usines d’huile et farine de poisson, interpelle les autorités.
”Nous demandons à l’État de nous aider à avoir un cadre de vie sain en délocalisant les usines de farine de poisson”, a-t-il dit.
Selon lui, ces usines “étouffent” l’économie locale, puisqu’elles privent les productrices de poisson fumé de matière première, en achetant les poissons frais à partir des quais de pêche.
”Nous demandons à l’autorité compétente d’interdire aux usines d’utiliser du poisson frais et de se mettre aux normes [par rapport à] toutes les formes de pollution”, a insisté le chargé de campagne Océan pour Greenpeace.
”Imaginez, pour fabriquer un kilogramme de farine de poisson, il faut sept kilogrammes de poissons frais et, pire encore, pour fabriquer un litre d’huile de farine de poisson, il faut 23 kilogrammes de poissons frais”, a-t-il déploré.
DOB/ADI/HK/ASG