Henriette Bathily, une journaliste et promotrice culturelle pionnière 

SENEGAL–SOCIETE-PORTRAIT 

Dakar, 8 mars (APS) – Première femme sénégalaise à obtenir un diplôme d’études supérieures, Henriette Bathily (1927-1984) a vécu en pionnière de la cause féminine. Son influence sur la vie culturelle du Sénégal et son militantisme pour la promotion des droits des femmes représentent un précieux legs pérennisé à travers un musée qui porte son nom.

Reyane Henriette Bathily était une femme polyvalente et engagée dans différentes causes. Son courage et sa brillance intellectuelle ont fait d’elle la première femme sénégalaise à obtenir un diplôme d’études supérieures.

Entre 1947 et 1951, elle fait des études en puériculture et périnatalogie en France, lesquelles la conduiront à prendre les rênes des Ballets africains, l’une des premières compagnies de danse africaine au monde, créée par le Guinéen Fodéba Keïta.

Sa passion des médias, ajoutée à son combat en faveur de la gente féminine, vont le conduire à créer un journal intitulé Femmes de Soleil, en collaboration avec d’autres figures féminines comme Annette Mbaye d’Erneville, Oulimata Ba, Solange Faladé et Virginie Camara.

Son expérience dans le domaine médiatique ne s’est cependant pas limitée à ce premier coup d’essai.

A son retour au bercail après de longues années vécues en France, elle hérite de la direction du quotidien Radio Mali qui, après l’éclatement de la Fédération du Mali, deviendra Radio Sénégal.

Henriette fit de l’intégration pleine des femmes dans les milieux culturel et médiatique, dominés grandement par des hommes, son sacerdoce.

Son soutien envers le mouvement des femmes et le travail des femmes est resté indéfectible tout au long de sa carrière.

En 1975, s’était tenu, avec son appui, la première exposition itinérante nationale sur la place et le rôle des femmes sénégalaises dans les rituels, sous l’égide du Club Soroptimist international de Dakar.

Les démarches et initiatives multiples d’Henriette Bathily pour la valorisation de la culture et la floraison de l’industrie culturelle sénégalaise font que son nom restera à jamais gravé au panthéon des acteurs culturels émérites.

En plus de son engagement dans le journalisme à son retour de France, elle a également noué des collaborations fructueuses avec notamment Maurice Sonar Senghor au Théâtre du Palais et au Théâtre national Daniel Sorano.

Elle a assuré, à 36 ans et jusqu’à sa disparition en 1984, la fonction de directrice du service culturel du centre culturel français de Dakar.

En guise d’hommage posthume, son amie et collègue Annette Mbaye d’Erneville, alors directrice du consortium de communications audiovisuelles en Afrique, mit sur orbite, le 17 juin 1994, le musée de la Femme Henriette Bathily, avec le soutien de Adama Cissé Wellé et Ousmane William Mbaye.

L’aspect formation des femmes à des métiers permettant d’accéder à une indépendance financière est le cœur d’activité dudit musée, en droite ligne avec les combats de sa marraine.

KM/SBS/BK

 

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use