SÉNÉGAL-MAGAL-DEVOTION
Touba, 13 août (APS) – Plusieurs pèlerins rencontrés autour des différents mausolées du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), et de ses khalifes, dans l’enceinte de la grande mosquée de Touba, en ce jour de Magal, ont exprimé leur fierté et leur émotion d’avoir pu se recueillir dans ces lieux incontournables et symboliques de la communauté mouride.
Durant toute la nuit d’hier et aux premières heures de cette journée, marquant le départ en exil du saint homme, au Gabon, les allées menant à la grande mosquée et aux différents mausolées de la ville religieuse sont noires de monde.
Des dizaines de milliers de fidèles venus du Sénégal, de la sous-région et de la diaspora convergent vers ces lieux de recueillement, récitant des versets du Coran, formulant des prières et rendant hommage à Serigne Touba et aux défunts khalifes.
“On ne ressent cela nulle part ailleurs. Ici, la ferveur, la fraternité et la paix sont palpables”, confie Ebrima Touray, pèlerin originaire de Gambie, la voix couverte par les chants religieux et les invocations diffusés en continu par les haut-parleurs disposés tout autour de la grande mosquée.
L’ambiance autour des mausolées de Cheikh Ahmadou Bamba dit Serigne Touba et de ses différents khalifes est incomparable lors du grand Magal, selon lui.
Leyti Ndiaye, Sénégalais résidant en Autriche, dit s’être rendu “quasiment dans tous les mausolées”. “La distance entre l’Autriche et le Sénégal est grande, mais Serigne Touba en vaut pleinement la peine. Nous partageons cette fierté avec toute la communauté internationale pour leur dire que le saint homme est ici et ailleurs. J’ai mis environ trois heures pour tout visiter”, déclare-t-il.
Son frère Babacar affirme partager ce sentiment, indiquant que “quand Serigne Touba est dans les cœurs, rien d’autre ne peut y cohabiter avec lui”. “J’espère revenir chaque année pour assister au Magal”, ajoute-t-il.
“Venir ici, c’est renouveler son attachement à Serigne Touba et à son enseignement, mais aussi prier pour la paix dans le monde”, confie Seynabou Faye, une adolescente résidant à Kaolack.
Venue de Mbour, Sokhna Nguer, la soixantaine révolue, dit avoir le cœur “rempli de joie” après sa visite des mausolées. Elle a prié pour “la paix, la santé et la longévité pour tout le monde”.
Serigne Khabane Diop, un jeune habitant Touba, estime que “Serigne Touba n’a pas d’égal” et que les difficultés rencontrées par les fidèles sont “en réalité des bénédictions”.
Pour Mamoudou Dabo, originaire de Goudomp, en Casamance et venu avec sa femme et sa fille, le Magal est l’occasion de rendre grâce à Allah et de se montrer son attachement au fondateur du mouridisme.
Awa Ndiaye, jeune Gambienne participant pour la première fois au Magal dans le cadre d’une délégation, affirme avoir prié avec émotion au mausolée de son guide spirituel. “J’ai beaucoup prié. Serigne Touba est mon ami”, dit-elle, saluant l’hospitalité “exceptionnelle” de ses hôtes.
AN/ADC/ABB