Tivaouane, 27 oct (APS) – La ‘’modernisation’’ de Tivaouane (ouest), la protection des terres appartenant aux paysans et aux communes, ainsi que la dégradation de l’environnement par des industries implantées dans leur département sont les principales préoccupations de quelques habitants de cette ville auxquels l’APS a demandé ce qu’ils attendaient des députés à élire le 17 novembre prochain. Mademba Sall, un enseignant à la retraite, jure que ‘’Tivaouane mérite mieux que des rues sales et gorgées d’eau à la moindre pluie’’. ‘’Toutes les cités religieuses du monde disposent d’infrastructures permettant d’accueillir décemment les pèlerins venant de partout’’, ajoute M. Sall. Il fait allusion aux milliers de personnes que reçoit la ville, capitale de la tidjaniya du Sénégal, à l’occasion de sa ‘’ziarra’’ (pèlerinage) annuelle et de la célébration de la naissance du prophète Mohamed. L’enseignant à la retraite attend des deux futurs députés de Tivaouane qu’ils s’attèlent à la promotion du tourisme religieux. Ils doivent en faire une préoccupation et faire à l’Assemblée nationale un plaidoyer qui puisse pousser les pouvoirs publics à promouvoir cette forme de tourisme à Tivaouane, selon Mademba Sall. Une ‘’menace de disparition’’ L’environnement est une préoccupation majeure pour les populations du département de Tivaouane, où opèrent diverses industries, dont des compagnies minières. Ibrahima Diop, un habitant de Keur Sala Mbatta, s’inquiète de la ‘’menace de disparition’’ qui pèse sur son village. ‘’Aujourd’hui, nous n’avons presque plus de champs à cultiver. Toutes nos productions maraîchères stagnent. Les manguiers ne produisent plus rien’’, se plaint-il en attribuant ces difficultés à la dégradation de l’environnement. M. Diop dit avoir discuté de ces problèmes avec des autorités locales, dont il déplore l’inertie. Les désordres environnementaux s’accroissent à tel point que l’eau des puits consommée par les habitants de Keur Sala Mbatta vire au rouge. ‘’Nous soupçonnons sérieusement l’usine de produits chimiques présente ici de vouloir nous chasser pour dérouler ses activités sur les champs que nous ont laissés nos ancêtres’’, se plaint Ibrahima Diop. Il évoque une revendication devenue monnaie courante dans le département de Tivaouane comme dans de nombreuses collectivités territoriales sénégalaises : les litiges liés à la terre. ‘’Nous sommes coincés’’ M. Diop souhaite que les futurs représentants du département de Tivaouane à l’Assemblée nationale s’attèlent à la résolution des problèmes d’ordre environnemental et des litiges fonciers, à la préservation des terres des paysans également. Mapathé Tall, un habitant de Mboro, attend des futurs élus qu’ils aident à corriger le ‘’déséquilibre’’ noté entre les communes du département, concernant les ressources foncières. ‘’Notre commune ne peut même plus construire des écoles et des postes de santé, faute de terres. Nous sommes coincés’’, se plaint M. Tall, espérant que les députés de Tivaouane veilleront à ce que cette ‘’injustice’’ soit réparée. Presque tout le matériel nécessaire pour le déroulement du scrutin législatif dans le département est déjà apprêté, assure le préfet Mamadou Guèye. ‘’Il ne reste que les documents électoraux à faire venir’’, a-t-il dit à l’APS, précisant qu’il s’agit essentiellement des bulletins de vote. MKB/ADI/ESF
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