SENEGAL-MICROFINANCE
Dakar, 30 déc (APS) – Sans des données fiables et mises à jour, les stratégies d’économie sociale et solidaire (ESS) et de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) ne pourront avoir ‘’un impact réel et mesurable’’ sur la vie des Sénégalais, a soutenu, mardi, à Dakar, le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione.
‘’Pour que nos stratégies d’ESS et de RSE aient un impact réel et mesurable, la question de la fiabilité et de l’actualisation des données doit impérativement être réglée’’, a dit M. Dione à l’occasion de la deuxième session annuelle du Cadre de concertation de l’économie sociale et solidaire, dont il a salué ‘’l’importance’’ pour l’ESS.
Cette rencontre placée ‘’sous le signe de l’analyse et de l’action’’ est, selon lui, ‘’un moment de dialogue pour élaborer des stratégies solides, pertinentes et adaptées à notre contexte national’’ en matière d’économie sociale et solidaire.
Des ‘’outils d’autonomisation économique’’
La session du Cadre de concertation de l’économie sociale et solidaire ‘’s’inscrit dans la continuité des travaux entamés lors de la première rencontre, au cours de laquelle les notes méthodologiques relatives à l’élaboration de la stratégie nationale de développement de l’ESS et de la stratégie d’encouragement à la RSE ont été partagées, examinées et validées’’, a-t-il précisé dans un discours dont une copie est parvenue à l’APS.
L’objectif de cette réunion est de partager ‘’l’état d’avancement de l’élaboration de ces stratégies, en montrant les avancées enregistrées avant d’échanger, de manière transparente, sur les contraintes rapportées par les consultants dans la collecte des informations, sur l’insuffisance de données fiables et la dispersion des acteurs sur le territoire notamment’’, a expliqué Alioune Dione.

Pour que les stratégies d’ESS et de RSE ‘’aient un impact réel et mesurable, la question de la fiabilité et de l’actualisation des données doit impérativement être réglée’’, a-t-il insisté.
C’est la raison pour laquelle le ministère a lancé ‘’un appel solennel à tous les acteurs, en particulier ceux engagés dans la RSE’’, afin qu’ils facilitent à ses équipes l’accès aux informations dont elles ont besoin, a dit M. Dione.
La coopération ‘’permettra de cartographier plus précisément les initiatives existantes, d’identifier les besoins prioritaires et de concevoir des programmes efficaces et adaptés, qui permettront […] de renforcer l’efficacité de nos actions collectives pour promouvoir l’emploi des jeunes, des femmes, des artisans et des transformateurs, en consolidant les coopératives productives solidaires’’, a souligné le ministre.
‘’Placer l’ESS au cœur de nos politiques publiques’’
Il ajoute que ‘’les premiers résultats confirment que les coopératives productives solidaires, ainsi que les mutuelles et les entreprises sociales se positionnent comme de véritables outils d’autonomisation économique, de valorisation des savoir-faire locaux et de résilience économique territoriale’’.
Selon Alioune Dione, les acteurs ne doivent pas manquer cette opportunité de renforcement de leur éclosion par une stratégie ESS harmonisant les interventions et une synergie nationale gagnant-gagnant en matière de RSE, entre le secteur public et le secteur privé.
‘’Cette dynamique revêt une importance capitale, dans la mesure où le chef de l’État (…) a décidé de déclarer 2026 ‘Année de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire’’’, a-t-il souligné, ajoutant : ‘’Le Premier ministre (…) a formulé des instructions allant dans le sens de placer l’ESS au cœur de nos politiques publiques.’’

‘’Ces orientations politiques nous engagent à traduire nos recommandations en actions concrètes, mesurables et impactantes, afin que la dynamique ESS puisse constituer un véritable levier, qui soit capable de favoriser l’insertion professionnelle, l’autonomisation des femmes et la dynamisation des filières artisanales et locales’’, a poursuivi M. Dione.
Il a demandé au Cadre de concertation de l’économie sociale et solidaire d’aider à ‘’renforcer les systèmes de collecte et de production de données’’, d’‘’accompagner la structuration et la professionnalisation des coopératives productives solidaires’’ et de ‘’financer des programmes innovants d’insertion professionnelle des jeunes, d’autonomisation des femmes et de valorisation de l’artisanat’’.
Le Sénégal s’est engagé à ‘’faire de l’ESS un moteur central de son développement économique et social’’, selon un document reçu du ministère que dirige M. Dione.
‘’Un instrument stratégique de réduction des inégalités sociales’’
Le même document souligne que ‘’l’ESS est perçue comme un instrument stratégique de réduction des inégalités sociales et de création d’emplois durables, en particulier pour les jeunes et les femmes’’. L’État a adopté des réformes législatives pour structurer le secteur de l’ESS, rappelle le ministère.
La loi d’orientation dédiée à l’ESS, adoptée en 2021, définit ses ‘’principes fondamentaux’’, dont la solidarité, la primauté de l’humain et la gouvernance démocratique. Cette loi encadre, comme le décret le complétant, les conditions d’organisation et de soutien des acteurs du secteur.

En faisant de 2026 l’année de l’économie sociale et solidaire, le gouvernement cherche à faire de ce secteur un ‘’levier clé de la création d’emplois durables et de la réduction du chômage, chez les jeunes et les femmes notamment’’.
La deuxième session du Cadre de concertation sur l’économie sociale et solidaire va, à la suite du conseil interministériel du 17 avril consacré à ce secteur, ‘’assurer une appropriation élargie des orientations politiques définies, tout en renforçant les mécanismes d’inclusion, de dialogue et de coordination multi-acteurs’’.
Discuter des principales étapes à venir
Cette réunion servira essentiellement à ‘’partager l’état d’évolution de l’élaboration des stratégies de développement de l’économie sociale et solidaire et d’encouragement de la responsabilité sociétale d’entreprise, en renforçant la concertation inclusive et participative entre les parties prenantes’’.
Elle contribuera à ‘’une bonne gouvernance’’ du secteur et à ‘’la mise en œuvre des politiques publiques’’, en plus d’aider à ‘’maximiser l’impact des initiatives liées à l’ESS et à la RSE’’.
Il s’agira de ‘’présenter l’état d’évolution de l’élaboration de la stratégie nationale de développement de l’ESS, de partager les avancées de l’élaboration de la stratégie nationale d’encouragement à la responsabilité sociétale des entreprises, de discuter des principales étapes à venir pour la mise en œuvre de ces stratégies’’.
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