SENEGAL-SOCIETE-REPORTAGE
Diourbel, 22 sept (APS) – Klaxons persistants, piétons pressés et étals débordant sur la chaussée. Sur la rue d’Avignon, artère principale longeant le marché Ndoumbé Diop de Diourbel (centre), chacun tente de se frayer difficilement un chemin. Entre commerçants installés à même le sol, automobilistes bloqués et passants contraints de zigzaguer, la circulation vire chaque jour à un véritable casse-tête.
Au cœur de ce grand centre de commerce, l’occupation anarchique de la voie publique s’est banalisée. L’avenue menant à l’hôpital régional et au stade Ely Manel Fall, devient régulièrement impraticable.
”Même les ambulances ont du mal à passer”, se désole un habitant, impuissant face au désordre.
Cheikh, chauffeur de taxi de son état, n’y remet plus les roues. ”Le désordre qui règne ici pendant la journée m’a poussé à ne plus emprunter cette route”, lâche ce quadragénaire, excédé par la situation.
A quelques mètres de là, Abdoulaye Diouf, un habitué du marché, interpelle les autorités. ”C’est une voie stratégique, elle doit être libérée. Nous attendons des mesures fortes pour fluidifier la circulation”, lance-t-il.
Du côté des commerçants, la justification est la même : le manque d’espace. Assise devant ses bassines de légumes, Coumba, vendeuse installée à même le sol, invoque la cherté des loyers. ”Louer un magasin est trop cher. Nous n’avons pas d’autres choix”, clame-t-elle.

Mais tous ne partagent pas cette indulgence. Fatou Diouf, une cliente dont l’âge avoisine la trentaine, estime que la situation a assez duré.
”L’image du marché et de la ville n’honore pas Diourbel. Il faut un changement de comportement et des mesures courageuses”, soutient-elle.
Le débat dépasse désormais le cadre local, avec l’arrivée d’un nouveau ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Mouhamadou Bamba Cissé a adressé une circulaire aux gouverneurs de région.
Il leur demande de procéder, avec les collectivités territoriales et les services compétents, à un recensement exhaustif des occupations anarchiques au plus tard le 25 septembre 2025.
Le ministre a également demandé l’élaboration de plans d’actions régionaux, assortis de calendriers détaillés, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité, pour assainir les villes et rétablir l’ordre sur la voie publique.
En attendant, à Diourbel, commerçants, piétons et automobilistes continuent de se disputer l’avenue d’Avignon, symbole du désordre urbain qui étouffe les grandes artères du pays.

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