SENEGAL-SOCIETE

Sédhiou, 25 mai (APS) – Le Dialogue national sur le système politique, dont les travaux s’ouvrent mercredi, à Dakar, est une initiative saluée par les acteurs locaux à Sédhiou (sud). Ils espèrent que ces concertations permettront d’aborder des sujets dont un enjeu prioritaire pour le développement économique et social du pays, a constaté le correspondant de l’APS.

Des acteurs engagés comme Ndèye Sira Traoré et Fossar Dabo militent pour un dialogue “inclusif” et “transparent”, afin d’impulser un “véritable développement économique et social”.

Ces leaders du développement local préconisent un débat sur la politique d’industrialisation qui permettraient de valoriser les produits locaux et de stimuler la croissance du développement.

Selon Ndèye Sira Traoré, actrice de développement, débattre de l’industrialisation du Sénégal permettrait de faire du pays un véritable centre de production des ressources naturelles pour le marché sous-régional et mondial.

Dans cette optique, le fait de mettre un accent particulier sur l’économie locale, à travers la formation et l’encadrement des femmes productrices, “véritables actrices” de l’économie locale, pourrait faire décoller le développement local.

L’actrice de développement a indiqué que le soutien des femmes à travers des programmes structurés de renforcement des capacités contribuerait à stabiliser l’économie à la base et à réduire les disparités sociales.

Selon Fossar Dabo, membre de la société civile à Sédhiou, après les élections de 2024, l'”absence de dialogue national a suscité des attentes”.

“Aujourd’hui, la reprise des discussions apparaît comme une opportunité pour renforcer la démocratie sénégalaise et œuvrer à des réformes électorales garantissant transparence et justice sociale”, a relevé M. Dabo.

Il est considère que le dialogue “est un  outil essentiel dans toute grande démocratie”, permettant aux acteurs de discuter des défis du pays et de préparer un avenir stable.

Les Sénégalais n’attendent plus “de simples débats, mais des engagements concrets”, a-t-il insisté, avant de demander qu’à la sortie du dialogue, une feuille de route claire soit mise en place pour aligner les priorités du pays sur le référentiel des politiques publiques, “Sénégal 2050”, dans un climat de stabilité et d’unité.

Il s’agit d’un enjeu “crucial”, car il s’agit de “transformer les discussions en actions tangibles pour un avenir économique prospère et inclusif”, a fait valoir M. Dabo.

De son côté, Souleymane Mansaly, président régional des personnes en situation de handicap de Sédhiou, plaide pour un dialogue national où chaque voix compte.

Selon lui, l’inclusion ne doit pas être “un simple principe, mais une réalité effective” permettant à toutes les forces vives du Sénégal de participer aux concertations cruciales sur l’avenir du pays.

Dans cette perspective, “un aspect essentiel mérite une attention particulière”, à savoir la place des personnes en mobilité réduite dans ces échanges.

“Notre autonomisation doit être une priorité. Nous avons besoin d’un accompagnement concret pour accéder aux opportunités économiques et contribuer pleinement au développement”, a souligné Souleymane Mansaly.

Il a appelé à une intégration systématique des personnes vulnérables dans les instances de décision, tant au niveau local que national.

M. Mansaly invite par ailleurs les Sénégalais conviés à ce dialogue à y participer activement. “C’est un devoir citoyen et un engagement envers l’avenir du pays”, dit-il.

Dans le département de Bounkiling, l’imam Mamadou Saïdou Diallo, fervent défenseur de l’environnement, a insisté sur l’importance de l’agriculture, de l’élevage et de la gestion des ressources naturelles comme leviers essentiels pour dynamiser l’économie sénégalaise.

Il a appelé à une prise en compte de ces questions, seules capables d’apporter des solutions adaptées.

Il a plaidé pour une réforme du mode de désignation des chefs de village, afin d’éviter des mandats à vie qui entravent à ses yeux une gouvernance locale efficace.

L’imam Mamadou Saïdou Diallo a également alerté sur les défis sécuritaires aux frontières, notamment le vol de bétail et la coupe illégale de bois, qui nécessitent “une réponse ferme et coordonnée”.

De manière générale, les citoyens de Sédhiou interrogés par l’APS espèrent voir émerger, à l’issue de ces concertations, des “engagements concrets” et des “orientations claires” pour un développement économique et social inclusif.

Selon le vieux Aliou Diallo, retraité, c’est toute la nation sénégalaise qui est appelé à ce dialogue.

“Je suis pour le dialogue. Le Sénégal est un et indivisible. Nous appartenons tous à un même peuple avec les mêmes objectifs”, a-t-il déclaré.

M. Diallo a rappelé que le Sénégal vient de sortir d’une élection présidentielle à l’issue de laquelle Bassirou Diomaye Diakhar Faye a été porté à la tête du pays avec 54% des voix, soulignant que quelles que soient les rivalités, “d’ici les cinq ans à venir, personne ne pourra enlever” M. Faye du Palais.

“Aujourd’hui, a-t-il dit, Dieu veut qu’il soit président de la République, et il a appelé, en ce qui le concerne, toutes les forces vives de la nation autour de la table pour dialoguer”, a insisté M. Diallo. Il se dit . Je suis “entièrement partant” pour ce dialogue dont il espère qu’il sera sanctionné par “des recommandations très fortes”.

Selon lui, présentement, le Sénégal traverse une situation où “l’ensemble des fils du pays doivent se tenir autour d’une table pour conjuguer le même verbe en même temps”.

Des sujets bien déterminés, notamment la démocratie, la vie des partis politiques ainsi que l’organisation matérielle des élections, sont au menu des discussions.

Ces sujets sont considérés d’une importance capitale et pourraient contribuer à trouver les solutions les plus appropriées pour l’avenir du Sénégal.

Aliou Diallo trouve avec l’arrivée du pétrole et d’autres ressources naturelles, il est normal que les Sénégalais se mettent autour d’une table pour une “gestion optimale et transparente” du pays.

OB/HK/BK