Dialogue national : des citoyens de Kaolack déclinent leurs attentes
Dialogue national : des citoyens de Kaolack déclinent leurs attentes

SENEGAL-SOCIETE-POLITIQUE

Kaolack, 25 mai (APS) – À quelques jours du dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin 2025, à l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, des habitants de Kaolack (centre) ont partagé leurs attentes, insistant sur l’importance d’organiser un débat qui dépasse les clivages politiques pour s’attaquer aux urgences sociales et économiques du pays.

À la gare routière “Liberté”, communément appelée “Garage Dakar”, les acteurs du transport interpellent les autorités sur les difficultés de leur secteur.

”Le programme de renouvellement du parc automobile est en panne, les tracasseries sont nombreuses, et les routes dégradées causent des accidents. Nous espérons que ces questions seront prises en compte”, a déclaré Saliou Ndiaye, chauffeur de véhicule ”7 places’’.

Son collègue Mor Seck, chauffeur de minibus, plaide pour une amélioration du pouvoir d’achat. ‘’Les Sénégalais sont épuisés. Si le dialogue ne débouche pas sur des solutions concrètes pour alléger le coût de la vie et améliorer nos conditions, alors il n’aura servi à rien”, a-t-il dit.

Même son de cloche chez Sokhna Ngom, vendeuse de sachets d’eau fraîche et de cacahuètes. Pour elle, ”le vrai dialogue est celui qui s’intéresse aux difficultés quotidiennes des populations”. Elle déplore l’incapacité des ménages à assurer trois repas par jour, appelant les participants à ”proposer des solutions réalistes pour soulager les Sénégalais”.

Les jeunes ne sont pas en reste. Mandiaye Sène, professeur de mathématiques, de passage à Kaolack, estime que la priorité doit être donnée à l’emploi et à l’avenir de la jeunesse.

”Beaucoup de jeunes rêvent d’exil à cause du chômage. Le dialogue doit redonner espoir, mais aussi créer des opportunités et valoriser les compétences locales”, affirme-t-il.

Pour Mamadou Faye, habitant au quartier Kassaville, en route pour Diourbel, a estimé qu”’en dehors des polémiques politico-judiciaires, c’est surtout l’extrême pauvreté qui ronge les Sénégalais que le dialogue doit offrir des réponses.”

Au marché central, dans les gares routières comme ”Garage Nioro” et au ”Cœur de ville”, de Kaolack, les préoccupations tournent autour de la cherté de la vie.

Un maître-tailleur, préférant garder l’anonymat, déplore la baisse drastique des commandes d’habits, à l’approche de la Tabaski. ”Les gens n’achètent plus de tenues neuves. Nous espérons que les acteurs du dialogue comprendront l’ampleur des difficultés que vivent les familles”, dit-il.

Des commerçants et vendeurs ambulants rencontrés dénoncent les hausses continues des prix des denrées de base. ”Tout est devenu cher en un temps record. Si le dialogue ne vise pas à freiner cette flambée, il manquera son objectif”, prévient Mbaye Wilane, jeune commerçant.

Les conducteurs de mototaxis ‘’Jakarta’’ appellent quant à eux à plus de flexibilité dans le processus d’immatriculation, soulignant que leur activité constitue pour beaucoup un moyen de survie.

Le dialogue national, dont la date du 28 mai est consacrée depuis 2016 comme Journée du Dialogue par le président Macky Sall, est maintenu par son successeur, le président Faye, élu en mars 2024.

La première édition sous son magistère avait porté sur la réforme de la Justice. Cette nouvelle séquence est très attendue, notamment pour les réponses qu’elle pourrait apporter aux difficultés sociales du moment.

ADE/MK/AB

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