Dakar, 8 déc (APS) – L’instauration de taxes plus élevées contre le tabac, en plus d’augmenter les recettes publiques, peut contribuer à éviter des décès et la malnutrition en réduisant la part des revenus des foyers consacrés au tabac plutôt qu’à l’alimentation, a déclaré le directeur de la prévention au ministère de la Santé et de l’Action sociale, El Hadji Mamadou Ndiaye.

“Des taxes plus élevées sur le tabac peuvent éviter des décès et la malnutrition en réduisant la part des revenus des foyers consacrés au tabac plutôt qu’à l’alimentation. Les mesures fiscales permettent aussi d’augmenter les recettes publiques et de réduire l’accès des personnes défavorisées aux produits du tabac”, a-t-il soutenu.

Le docteur Mamadou Ndiaye présidait, jeudi, au nom du ministre de la Santé et de l’Action sociale, la journée de mobilisation des “Bajenu Gox” (marraines de quartier), des acteurs de la lutte antitabac et les associations de patients des maladies non transmissibles (MNT), pour un plaidoyer en vue de la création d’une taxe parafiscale du tabac.

Il a fait observer ”que des études ont montré qu’une augmentation des prix réels de 10% entraîne une diminution de la consommation de 4% dans les pays développés, et cette baisse peut atteindre 8% dans les pays en développement”.

Les dépenses occasionnées par les maladies dues au tabagisme “pèsent lourdement” sur les budgets des ménages, les coûts sanitaire et économique du tabac étant estimés, dit-il, “à 122 milliards de FCFA par an, contre 24 milliards de FCFA de recettes fiscales, soit 98 milliards de FCFA de perte sèche par an pour notre société”.

“Cette présente mobilisation sociale pour la taxation sur le tabac vient à son heure et contribue à renforcer les efforts de l’Etat du Sénégal pour la lutte contre le tabagisme”, a-t-il dit, assurant que le ministère de la Santé compte porter le message de plaidoyer des organisateurs “auprès des plus hautes autorités du pays […]”.

Selon le secrétaire général de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (LISTAB), Djibril Wélé, “avoir une taxe parafiscale devient une obligation pour financer les maladies non transmissibles”.

“Nous demandons une taxe pour avoir un fonds pour financer la prise en charge des maladies liées au tabac et les MNT, afin de sauver des vies”, a-t-il plaidé, avant d’ajouter que le Sénégal doit retrouver sa “place de leader à l’image des autres pays qui ont une taxe parafiscale sur le tabac”.

Amadou Kanouté, directeur exécutif de Cicodev, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement, a pour sa part rappelé qu’au Sénégal, “le niveau de taxation des produits du tabac s’élève à 23% du prix selon le rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de 2023, alors que l’OMS fixe cette taxation à 70% du prix des produits”.

Il a signalé que la Côte d’Ivoire, pour sa part, a déjà institué une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la lutte antitabac, la lutte contre le SIDA, le financement et la promotion du sport.

De même, la Mauritanie également a institué “une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la recherche contre le cancer et la promotion de la culture et du sport”, a-t-il poursuivi. Et d’inviter le Sénégal à faire de même pour soutenir la prise en charge des maladies non transmissibles.

NSS/BK/ASG

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