SENEGAL-SANTE-PREVENTION
Dakar, 28 mai (APS) – La coordinatrice intérimaire du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT), docteur Marème Dia Ndiaye, a appelé à l’action, mercredi, à Dakar, pour préserver les jeunes des ravages du tabagisme et “les tactiques manipulatrices” de l’industrie du tabac.
Selon docteur Marème Dia Ndiaye, cela passe par le renforcement de la loi 2014-14 du 28 mars 2014, relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac.
“La lutte contre le tabagisme est un combat crucial pour la santé publique, mais il est particulièrement urgent de protéger nos enfants contre les tactiques manipulatrices de l’industrie du tabac en renforçant la loi 2014-14 du 28 mars”, a-t-elle déclaré.
La coordinatrice intérimaire du Programme national de lutte contre le tabac animait une session d’orientation avec la presse, en prélude de la Journée mondiale de lutte contre le tabac, célébrée chaque année le 31 mai.
Le thème retenu cette année est “Produits du tabac et à base de nicotine : démasquons les tactiques de séduction de l’industrie du tabac”.
Pour marquer l’événement, le Programme national de lutte contre le tabac a organisé cette session afin de sensibiliser le public et les médias aux dangers du tabagisme, dénoncer les tactiques de l’industrie du tabac pour attirer de nouveaux consommateurs, notamment les jeunes.
Cette session d’orientation visait également à promouvoir davantage les politiques de lutte antitabac.
Elle a rappelé que les conséquences de l’usage du tabac sur la santé, à travers la dépendance précoce à la nicotine, l’inhalation de substances toxiques, les risques cardiovasculaires, pulmonaires et cognitifs.
”Il n’y a pas d’alternative ni de moyen validé de sevrage selon l’OMS. Une porte d’entrée vers le tabac traditionnel et un coût social et sanitaire à long terme”, a prévenu docteur Marème Dia Ndiaye.
Elle a insisté sur la nécessité de “renforcer la loi 2014-14 du 28 mars 2014”, en interdisant les nouveaux produits et en assurant une surveillance renforcée du marketing sur les réseaux sociaux et à travers les séries télévisées.
Marème Dia Ndiaye préconise par ailleurs de mener des actions de sensibilisation “dès l’école”, en étendant cette stratégie aux parents et acteurs communautaires, tout en soutenant le sevrage tabagique.
Pour voir ces actions atteindre leurs objectifs, “il faut mobiliser les décideurs, les professionnels de santé et la société civile autour du thème de l’année, en appelant à des actions concrètes pour protéger les générations futures avec la révision de la loi 2014-14 du 28 mars 2014”, a-t-elle indiqué.
4500 morts enregistrés chaque année au Sénégal de maladies liées au tabac
Elle renseigne que d’après l’Organisation mondiale de la santé (Oms), “4500 morts” sont dénombrés chaque année de maladies liées au tabac au Sénégal.
De même, les “conséquences sanitaires du tabagisme coûtent 122 milliards annuellement du fait des maladies dues au tabac contre 24 milliards de recettes fiscales”, a fait valoir la coordinatrice intérimaire du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT).
Le tabagisme chez les jeunes “est préoccupant, a-t-elle alerté, avec une consommation croissante des cigarettes électroniques”.
La responsable par intérim du programme en charge de la lutte contre le tabac renseigne que “l’âge d’initiation au tabac est passé de 10 ans en 2013 à 7 ans en 2020 selon Global Youth Tobacco (GYTS) 2013-2020”.
Mouhamadou Bamba Sagna de Campaign for Tabacco free kids (CTFK) a souligné, à son tour, l’urgence d’examiner le projet de loi modifiant la loi 2014-14 du 28 mars 2014.
“Le projet est sur la table du secrétariat du gouvernement depuis novembre 2023, nous attendons que le gouvernement l’adopte et l’examine en Conseil des ministres pour son passage à l’Assemblée nationale”, a-t-il dit.
Les nouvelles dispositions de ce texte portent sur “le conditionnement neutre”, “l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics” et la suppression des fumoirs, sans compter l’interdiction de la chicha et d’autres mesures assorties de sanctions “plus sévères”.
Il rappelle que “la taxe d’accise, c’est-à-dire la taxe parafiscale sur le tabac, est passée de 65 à 70%”, a indiqué Mouhamadou Bamba Sagna, regrettant le fait que le tabac ne soit pas assez taxé.
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