Dakar,21 juin (APS) – Des experts réunis à Dakar à l’initiative de Médecins sans frontières (MSF) proposent que le noma, une pathologie destructrice de la bouche et du visage, soit ajouté à la liste des maladies tropicales négligées (MTN) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en vue d’une large mobilisation pour sa prise en charge.

‘’Nous avons réuni les acteurs de la lutte contre le noma, dans le cadre d’une campagne menée depuis 2020, pour demander qu’elle soit reconnue par l’OMS comme une maladie tropicale négligée’’, a dit Claire Jeantet, responsable de la campagne menée par MSF contre cette maladie.

Elle intervenait à une réunion de sensibilisation à cette pathologie, en présence de fonctionnaires du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale et de représentants de l’Organisation mondiale de la santé. Des survivants du noma au Nigeria, au Sénégal et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ont pris part à la rencontre.

Le noma, une maladie destructrice de la bouche et du visage, commence par une lésion de l’intérieur de la bouche, de la gencive plus précisément.

Mme Jeantet espère que le fait de ‘’l’ajouter à la liste des maladies tropicales négligées sera une étape importante pour lui accorder plus d’attention et de ressources’’.

Des chercheurs qui ont envie de travailler sur le noma attendent son inclusion à la liste des MTN, ce qui devrait inciter l’OMS à financer la recherche sur cette maladie fréquente surtout chez les enfants, selon Claire Jeantet.

‘’Cette inclusion va débloquer beaucoup de choses dans le domaine de la recherche et de l’action humanitaire, pour une meilleure identification et un meilleur traitement de la maladie’’, a-t-elle assuré.

Selon Mme Jeantet, la campagne menée contre le noma est soutenue par 32 pays, dont 15 se trouvent en Afrique, neuf en Europe et d’autres en Amérique.

‘’Notre objectif est de réfléchir ensemble à la manière d’élaborer une ‘feuille de route’ pour mieux traiter et prévenir le noma dans les années à venir en faisant de cette maladie une priorité’’, a-t-elle insisté.

‘’La mobilisation de ressources permettant d’accroître les programmes de recherche sur la maladie, la capacitation du personnel médical, la sensibilisation et l’information sanitaire sont les défis majeurs de la prise en charge du noma’’, a souligné le docteur Codou Badiane Mané, cheffe de la division santé bucco-dentaire au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

L’OMS a soutenu le plaidoyer fait par MSF et le ministère, en même temps qu’elle promet de mettre en place des mécanismes destinés à la prise en charge de cette pathologie.

‘’Une action est en cours pour faire en sorte que le noma soit considéré comme une maladie tropicale négligée. Ce classement va [soutenir] la lutte contre la maladie, permettre de mobiliser plus de fonds et d’engager plus de partenaires’’, a assuré Vincent Dossou Sodjinou, le représentant par intérim de l’OMS au Sénégal.

‘’Le noma est une priorité majeure pour l’OMS et tous ses partenaires’’, a-t-il ajouté.

AFD/MTN/ESF/ASG

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