SENEGAL-ENERGIE-REFORME
Dakar, 5 déc (APS) – Les députés Ismaëla Diallo et Alioune Ndao ont invité vendredi le gouvernement à entamer une réflexion sur les voies et moyens de mettre un terme au monopole de la Senelec, opérateur historique du secteur de l’électricité au Sénégal, en vue de corriger certains disfonctionnements notés dans ce domaine.
Le député Ismaëla Diallo, premier vice-président de l’Assemblée nationale, propose “une loi libéralisant le secteur énergétique, ce qui va casser le monopole de la Senelec et créer des sociétés de fourniture d’électricité dans toutes les agglomérations supérieures à 500 mille habitations”.
Selon ce parlementaire, compte tenu des difficultés financières du Sénégal, de telles mesures aideraient à résoudre de nombreux problèmes.
Il estime que l’Etat du Sénégal, en mettant en œuvre une telle réforme, peut se limiter à des niveaux d’investissement ne dépassant pas 35% en capital dans des compagnies d’électricité, les collectivités territoriales pouvant participer à hauteur de 25%, les privés locaux et étrangers pour 40%.
L’État peut en revanche “imposer à ces structures d’utiliser 55 à 65% d’énergie renouvelable notamment parce que le pays ensoleillé”.
Le parlementaire assure que cette solution pourrait être traduite en proposition de loi, car “un pays ne peut pas se développer dans l’obscurité. Ce n’est pas possible et moi je compte beaucoup sur l’équité territoriale”, a-t-il poursuivi.
Son collègue Alioune Ndao plaide aussi pour la fin du monopole de Senelec en matière de transport et de distribution de l’énergie électrique sur le territoire sénégalais.
“On se rend compte que la Senelec ne parvient plus à supporter la charge qui pèse sur elle. On a l’impression qu’elle travaille à perte”, a indiqué le député, selon lequel casser le monopole de Senelec permettrait à cette société de partager la mission de fourniture de l’électricité avec d’autres sociétés.
Pour Alioune Ndao, cette question est légitime et mérite d’être posée compte tenu des difficultés rencontrées par Senelec la société.
“On peut laisser Dakar et quelques autres régions à la Senelec”, d’autres sociétés pouvant être chargées de gérer “le reste des localités du pays. Cela va soulager la Senelec qui pourrait faire convenablement sa mission”, a-t-il dit.
Tout comme Ismaëla Diallo, Alioune Ndao plaide dans le même temps pour l’intégration de l’énergie solaire dans les usages des ménages.
“On doit penser à encourager certains ménages à aller vers le solaire. On voit qu’on privilégie plus les lampadaires mais je pense qu’il faut faire en sorte que le solaire soit accessible” pour le plus grand nombre, “quitte à même faire le partage entre le solaire et la Senelec sur les appareils”, a-t-il avancé.
Alioune Ndao propose de mettre un place un système hybride utilisant le solaire et l’électricité mise à disposition par la Senelec.
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