Dakar, 4 nov (APS) – Le recteur par intérim de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Aminata Niang Diène, a souligné lundi l’apport de la recherche dans la prise de décision pour des réponses adaptées aux besoins de santé des populations.

« Les défis sanitaires transcendent les frontières administratives, la recherche et la formation s’avèrent essentielles pour accompagner les droits humains et les communes », a-t-elle soutenu.

« Les décisions doivent intégrer une dimension territoriale dans l’écologie publique, et particulièrement dans la mobilité publique, l’interaction sociale mondialisée et le changement climatique, qui ont des intérêts avérés sur la santé humaine », a ajouté professeur Aminata Niang Diène, géographe de la santé.

Elle prenait part aux journées scientifiques ouvertes le même jour au Centre international de recherche en génomique appliquée et surveillance sanitaire (CIGASS). Cette manifestation, prévue pour deux jours, porte sur le thème « Approches territoriales et santé publique : concepts, méthodes et applications ».

Aminata Niang Diène juge qu’il est essentiel de comprendre les interactions entre les territoires, les configurations spatiales, démographiques, économiques, environnementales, sociales.

« Les états de santé sont sans doute indispensables dans toute action de l’éducation. Qu’il s’agisse de questions de gouvernance, dans le cadre du réseau sanitaire, des défis de risques partiels ou de risques importants pour la santé, les recherches doivent contribuer à la construction de réponses adaptées aux besoins humains », a fait valoir la spécialiste.

« Les processus de transmission et de diffusion des maladies, qui résultent d’un facteur multidimensionnel, démontre ainsi que le dialogue est indispensable et demande de la recherche et des actions chargées des cours de santé et d’action sociale », explique le professeur Aminata Niang Diène.

Venu présider la cérémonie d’ouverture de ces journées, le docteur Habib Ndiaye, conseiller technique du ministre de la Santé et de l’Action sociale, a rappelé que « les inégalités de santé ne se résument pas à des thèmes domestiques, mais reflètent des réalités complexes où s’entremêlent facteurs biologiques, économiques, environnementaux et sociaux ».

« La compréhension de ces disparités exige une approche multisectorielle, multidimensionnelle où la dimension géographique du Nord est fondamentale », a-t-il soutenu.

« Ces analyses nous permettent de mieux cibler nos interventions, particulièrement dans un contexte où les ressources sont limitées et doivent être optimisées », a relevé Habib Ndiaye.

Le professeur Coumba Touré Kane, recteur de l’université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN), a pour sa part insisté sur l’importance de l’approche holistique pour la prise en charge de ces questions.

« Nous avons vu que beaucoup de maladies, surtout les maladies infectieuses, émergentes et ré-émergentes, sont dues à des pathologies qui sont véhiculées via l’environnement », a-t-elle expliqué, notant que les géographes de la santé « ont un rôle avant-gardiste à jouer par rapport au système de surveillance ».

« Si les géographes mettent en place un bon système de surveillance, ce système de surveillance pourra permettre aux décideurs de prendre les bonnes décisions qui pourront permettre d’endiguer même la pandémie avant sa déclaration », a fait savoir la chercheure.

NSS/SKS/BK/ADL

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