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Dakar, 14 nov (APS) – Le secrétaire général de l’École nationale de cybersécurité à vocation régionale (ENCR) , El Hadji Bouya Amar, a salué vendredi à Dakar le rôle déterminant des femmes dans la lutte contre la cybercriminalité maritime.
”Dans un environnement [maritime] en mutation, le rôle des femmes est devenu essentiel. [C’est pourquoi], cette formation n’avait pas seulement pour ambition de transmettre des compétences techniques, mais elle visait surtout à montrer ce rôle-là’’, a-t-il souligné.
Le secrétaire général de l’ENCR présidait la cérémonie de clôture du stage dédié à la cybersécurité maritime, organisé à l’École nationale d’administration (ENA), au profit de vingt cadres féminins originaires du Sénégal et de plusieurs pays de la sous-région.
Il a rappelé la transformation digitale accélérée du secteur maritime où, navires, ports, plateformes pétrolières, zones logistiques et systèmes opérationnels sont désormais fortement interconnectés et impose une vigilance accrue face aux cybermenaces.
M. Amar a ainsi mis l’accent sur le professionnalisme, la rigueur et les aptitudes techniques des participantes, estimant que ces dernières constituent désormais ‘’un atout majeur‘’ pour leurs pays et institutions.
En renforçant leur expertise, a-t-il dit, elles contribuent directement à la résilience des secteurs maritimes, en tant que ”piliers de la sécurité économique, régionale et environnementale’’.
Le secrétaire général de l’ENCR n’a pas manqué de rappeler les multiples menaces qui pèsent dans les espaces maritimes, notamment la piraterie internationale, les trafics liés à la migration irrégulière, le terrorisme environnemental et le trafic de drogue, ajoutant que les voies maritimes sont devenues ‘’des cibles privilégiées’’ des cyberattaquants.
Il s’est en outre félicité des compétences développées par les vingt participantes au cours de leur stage, parmi lesquelles la compréhension des mécanismes de cyberattaque visant les ports et systèmes embarqués, l’analyse des scénarios de compromission, l’investigation numérique, la gestion d’une scène de crime cyber, ainsi que la coordination inter-services.

”La compétence n’a pas de genre. La cybersécurité maritime a besoin de femmes fortes, compétentes, visionnaires et déterminées’’, a insisté M. Amar, ajoutant que la diversité des équipes de cybersécurité représente désormais une exigence stratégique pour la protection des infrastructures maritimes.
— SafePort2 : une initiative à vocation régionale —
‘’Le secteur maritime a plus que jamais besoin de femmes engagées et prêtes à défendre les intérêts stratégiques de l’Afrique dans le cyberespace‘’, a-t-il déclaré, invitant les participantes au stage à devenir des ambassadrices de la sécurité maritime dans leur institution respective.
Il a également remercié les partenaires techniques, notamment l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) et l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), pour leur collaboration ‘’dynamique et bénéfique‘’.
El Hadji Bouya Amar a assuré que l’ENCR, avec l’appui de la coopération française, est prête à poursuivre la formation continue.
De son côté, Patricia Davis, représentante de l’UNITAR, a mis en avant l’ancrage du genre dans les programmes de sécurité maritime, saluant ‘’l’engagement, la rigueur et la soif d’apprendre ‘’ des participantes, issues de secteurs divers allant des administrations portuaires aux forces de sécurité.
Elle a dans le même temps rappelé que la session de formation a coïncidé avec le 25e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000 par le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa 4213ᵉ séance, porte sur le droit des femmes, la paix et la sécurité.
La session de formation, qui s’est ouverte lundi, est une composante de SafePort2, un programme visant à renforcer la sécurité portuaire en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Il est financé par l’Allemagne et piloté par l’UNITAR, avec l’appui pédagogique de l’École nationale de cybersécurité à vocation régionale (ENCR) et l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) basé à Abidjan.
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