SENEGAL-ARMEES-PERSPECTIVES
Dakar, 20 nov (APS) – Le ministre des Forces armées, Birame Diop, a réaffirmé jeudi la nécessité pour le Sénégal de réduire sa dépendance aux importations d’équipements militaires, en vue de rompre avec ”une vulnérabilité critique” pour la sécurité, la liberté d’action et la souveraineté nationale.
”Dépendre excessivement des importations d’équipements de défense, est une vulnérabilité critique qui met en jeu notre sécurité, notre liberté d’action et surtout notre souveraineté. C’est pourquoi notre pays s’est résolument lancé dans la quête de l’autonomie stratégique. Ce choix n’est ni un isolement ni un repli”, a-t-il déclaré.
Le général Birame Diop présidait la cérémonie officielle de la Journée de mobilisation des investisseurs dédiée à l’industrie de la défense, en présence du chef d’état-major général des armées, Mbaye Cissé, d’officiers généraux, de membres du secteur privé, de chercheurs, d’universitaires et d’étudiants.
Il a expliqué que l’option stratégique retenue par le Sénégal vise à maîtriser une partie de la chaîne de valeur de la production d’équipements militaires à travers le développement de capacités endogènes de conception, de fabrication et de maintenance.
”Il ne s’agit ni d’un isolement ni d’un repli mais de la volonté de défendre nos intérêts vitaux en toutes circonstances”, a-t-il assuré.
Cette orientation s’inscrit, selon lui, dans la stratégie nationale de développement 2025-2029 qui fait du secteur privé, le moteur de la transformation économique.
Birame Diop a rappelé que le président de la République, chef suprême des armées, lui a confié le 4 juillet 2024, la mission de mettre en place les cadres de coopération nécessaires pour bâtir des capacités de production locales.
Identifier des partenaires capables d’accompagner la dynamique
À ce titre, il considère les investisseurs et les acteurs du patronat comme des ”partenaires privilégiés” de l’ambition de créer une industrie nationale de la défense.
La rencontre a permis de présenter au secteur privé les enjeux, besoins et perspectives d’une industrie militaire moderne, ainsi que les innovations issues du Prix du président de la République pour l’innovation technologique à vocation militaire et paramilitaire.
Il s’agit également, selon le ministre des Forces armées, d’identifier des partenaires capables d’accompagner, financer et industrialiser ces solutions.
Birame Diop a salué le dynamisme des chercheurs, ingénieurs et innovateurs sénégalais, estimant que le défi majeur réside moins dans les compétences que dans les mécanismes d’industrialisation, notamment en ce qui concerne ”le passage du prototype au produit, du laboratoire à l’usine, de l’idée à la capacité opérationnelle”.
Il a appelé, à cet effet, le secteur privé à jouer un rôle central dans la structuration de filières, la création de chaînes de valeur, la production en série et la conquête de marchés régionaux et internationaux.
Se mobiliser pour une véritable industrie de la défense
L’État, a-t-il assuré, va accompagner cette dynamique à travers un cadre juridique, financier et technique sécurisé par la future Agence nationale de l’industrie de la défense, ainsi que par le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et la Banque des innovations.
Il veillera aussi à ce que cette industrie soit un vecteur d’inclusion en associant PME, jeunes entrepreneurs et femmes cheffes d’entreprise.
Selon le ministre des Forces armées, le développement d’une industrie nationale de la défense nationale renforcerait l’autonomie logistique du pays, protégerait les technologies sensibles, stimulerait l’économie et créerait des emplois qualifiés.
Il a évoqué, à ce sujet, les partenariats déjà en cours dans la construction de véhicules militaires et la fabrication de munitions, tout en appelant à de nouveaux investissements à travers des partenariats publics-privés, des financements adaptés et des zones industrielles dédiées.
Le ministre a également encouragé les chercheurs à structurer leurs projets et à protéger leurs innovations.
Cette journée d’échanges vise à rapprocher innovateurs et investisseurs pour favoriser contrats et joint-ventures.
Il a appelé à une mobilisation nationale afin de poser les bases d’une véritable industrie de la défense dès 2025, qu’il souhaite voir devenir un pilier de la souveraineté et du développement du pays.
”En unissant nos forces, nous pouvons faire de ce secteur un pilier de notre souveraineté et un moteur de notre développement”, a-t-il conclu.
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