SENEGAL-MONDE-SECURITE
Dakar, 1er sept (APS) – Les rébellions, quel que soit leur soubassement, fragilisent l’autorité de l’Etat en proposant des formes concurrentes de légitimité de gouvernance, a déclaré, lundi, à Dakar, le ministre des Forces armées, Birane Diop.
”Les rébellions, qu’elles soient inspirées par des revendications politiques, sociales, religieuses ou identitaires, fragilisent l’autorité de l’État en proposant des formes concurrentes de légitimité de gouvernance”, a-t-il dit.
Il s’exprimait à l’ouverture officielle du cinquantième congrès de la Commission internationale d’histoire militaire.
Selon Birame Diop, “la question des rébellions s’inscrit au cœur des dynamiques de souveraineté, en ce sens que ces mouvements contestent le monopole de la violence légitime détenue par l’Etat et peuvent être source de remise en cause de sa souveraineté interne et/ou externe”.
Le ministre des Forces armées a souligné que “cette contestation […] de l’Etat est une résonance particulière pour des jeunes nations comme la nôtre pour lesquelles la souveraineté et le maintien de l’intégrité du territoire national sont des principes intangibles de la République […]”.
Trente-sept délégations venues de divers pays participent à ce congrès portant sur le thème “Rébellion et souveraineté à l’époque contemporaine, de 1800 à nos jours”.
Birame Diop a relevé qu’en proposant ce thème, la Commission internationale d’histoire militaire examine ”une problématique qui traite d’un phénomène aussi ancien que les collectivités et les sociétés humaines”.
Il dit espérer que “les cinq jours consacrés au congrès seront une opportunité pour cerner toutes les problématiques soulevées par les rebellions face à la souveraineté des Etats”.
”L’étude des concepts et de leur évolution à travers le temps, les approches multidisciplinaires sur la question, les études comparatives de cas à travers plusieurs régions du monde permettront de saisir la manière dont la confrontation avec les rébellions participe à consolider ou à l’inverse étonner la souveraineté de l’Etat”.
“Elles permettront certainement aussi de dégager des pistes de réflexion et d’action sur un sujet éminemment actuel”, a poursuivi le ministre des Forces armées.
Le président de la Commission sénégalaise d’histoire militaire, le professeur Mor Ndao, a déclaré que ”cet événement constitue l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris depuis cinq ans, quand le Sénégal décida de déposer un dossier de candidature”.
Selon lui, le choix de ce thème découle de l’actualité des conflits qui se manifestent sous forme de rébellions depuis le 19e siècle.
”Donc, l’objectif de ce congrès à travers ses sessions académiques est d’explorer, de documenter et d’analyser ces conflits afin de mieux comprendre les régisseurs de connaissances qui accompagnent les crises ainsi que les crises à prendre en compte par les politiques publiques”, a indiqué M. Ndao.
A l’en croire, “les quatre grands axes thématiques qui structurent les sessions académiques offrent ainsi l’occasion d’explorer d’abord la typologie, les formes et les caractères des rébellions”.
Le président de la Commission internationale d’histoire militaire, le professeur Massimo De Leonardis, a salué l’instauration d’une collaboration efficace entre la commission sénégalaise et la commission internationale.
La rencontre de Dakar sera marquée par le renouvellement des instances de la Commission internationale d’histoire militaire.
CS/HB/FKS/OID/BK

