SENEGAL-SOCIETE
Dakar, 20 oct (APS) – Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Balla Fofana, a réaffirmé, lundi, à Dakar, l’ambition du gouvernement de satisfaire les besoins et l’autonomie du pays en logements, soulignant que la problématique de l’habitat social est “une question de dignité, de justice et de souveraineté”.
“Au Sénégal, le logement n’est pas seulement un enjeu social. C’est une question de dignité, de justice et de souveraineté. Pendant trop longtemps, le logement a été considéré comme un simple produit économique. Nous disons aujourd’hui avec force, que le logement est un droit, un devoir, un projet de civilisation”, a-t-il dit.
Balla Moussa Fofana présidait l’ouverture d’une journée de l’habitat axée sur la construction durable comme réponse au déficit structurel de logements, dans une perspective de transition écologique.
Cette initiative vise à “ouvrir la voie vers un habitat souverain, accessible et résilient, capable de satisfaire les besoins du Sénégal et de renforcer son autonomie” dans ce domaine.
Selon M. Fofana, le “déficit structurel” en logements, projeté à 500 000 unités dans dix ans, “symbolise une attente, celle de familles qui aspirent à un foyer sûr, à un environnement organisé, à un avenir centré dans la stabilité”.
Il relève que dans cette perspective, le Programme national d’accès au logement et de la rénovation urbaine (PNALRU) “n’est pas un programme sectoriel. C’est un projet de souveraineté, un chantier d’indépendance économique et un acte de foi en notre capacité à bâtir par nous-mêmes”.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires se dit toutefois “convaincu que nous ne pouvons plus bâtir nos villes comme auparavant”.
“L’heure est venue de rompre avec le modèle importé et énergivore qui pèse sur les finances et fragilise notre environnement. Le Sénégal dispose d’une richesse inestimable, ses matériaux, ses savoirs et ses humains. Nous avons le tipha, la latérite, la terre stabilisée, le bambou et [d’autres matériaux]”, a-t-il détaillé.
Il soutient que ces ressources “longtemps négligées, sont les piliers d’une construction souveraine, écologique et économique”, en faisant observer que le dérèglement climatique “n’est plus une menace abstraite”.
“Il est là”, a-t-il insisté, en évoquant les inondations qui “submergent nos quartiers, les vagues de chaleur qui épuisent nos villes et l’érosion de nos côtes”.
Balla Moussa Fofana considère que la réponse à ces phénomènes “ne peut être que structurelle, planifiée différemment”, à savoir “construire intelligemment, habiter durablement”.

Le ministre de l’Urbanisme a appelé à “une alliance nationale” pour la construction durable qui va rassembler les collectivités territoriales, les entreprises et les startups du bâtiment.
Les innovateurs, universités et centres de recherche, “garants de la rigueur scientifique”, vont également faire partie de ladite alliance, de même que les bailleurs et partenaires techniques, mais aussi et “surtout les citoyens qui doivent être les acteurs de leur propre habitat”.
“Notre génération a la responsabilité de diriger le Sénégal des bâtisseurs. Un Sénégal qui ne subit pas la ville, mais qui la façonne. Un Sénégal qui n’importe pas ses maisons, mais qui en fait les matériaux. Un Sénégal qui transforme la crise en opportunité, la contrainte en invention, le défi en victoire. Alors, engageons-nous. Engageons-nous à faire de la construction durable, non pas un slogan, mais une révolution quantique”, a lancé le ministre.
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