SENEGAL-FORMATION-PERSPECTIVES
Kaolack, 22 juil (APS) – Le programme “Daara-Atelier”, une initiative de l’État du Sénégal destiné à former les apprenants (talibés) des écoles arabo-islamiques traditionnelles à divers métiers professionnels, ambitionne de former 15 000 bénéficiaires sur l’ensemble du territoire national, a réaffirmé lundi à Kaolack (centre) le ministre de la Formation professionnelle et technique, Amadou Moustapha Njekk Sarré.
S’exprimant à Médina Baye lors d’une visite au Khalife de la Fayda Tidjania, Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass, le ministre a présenté les grandes lignes de ce projet dont le coût global est estimé à 16,250 milliards de francs CFA.
Le programme “Daara-Atelier” dont la mise en œuvre est prévue à partir de 2026 devrait permettre à chaque talibé d’acquérir une qualification professionnelle en appoint à sa formation religieuse, dans des domaines tels que l’agriculture, l’agroalimentaire, le froid et la climatisation, a expliqué M. Sarré, ajoutant qu’il cible des jeunes âgés de 15 à 30 ans.
Dans la région de Kaolack, les bénéficiaires seront sélectionnés en collaboration avec le Khalife Cheikh Mahi Niass, qui va faciliter le lien avec les maîtres coraniques établis dans cette partie centre du pays, a fait savoir le ministre. “Nous allons travailler en étroite collaboration avec le Khalife pour former le maximum de talibés”, a assuré M. Sarré.
Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass a salué cette initiative étatique, estimant qu'”aucun projet ne peut réussir sans l’implication des écoles coraniques”, en faisant allusion à leur ancrage sociologique et territorial au Sénégal. Le guide religieux a félicité les autorités pour avoir pris en compte ces établissements d’enseignement dans les politiques publiques.
“Les écoles coraniques détiennent un savoir, une connaissance et une expérience qui, alliés aux compétences techniques, ne peuvent qu’être bénéfiques”, a-t-il fait valoir, avant de formuler des prières pour la réussite du programme.
Le khalife de Médina Baye a également souligné l’importance de la formation professionnelle dans le développement national. De son avis, “l’obtention d’un diplôme académique ne suffit pas. Le développement d’un pays passe aussi par la formation et l’élévation de son peuple”.
Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass a enfin fait part de son projet de création d’un grand projet agricole assorti d’unités industrielles, exprimant l’espoir de bénéficier de l’appui de l’État pour concrétiser cette ambition.
ADE/HK/ADL/FKS/SMD/HB