Agroécologie : la reconnaissance de la contribution des femmes reste un ”vrai défi”, selon une universitaire
Agroécologie : la reconnaissance de la contribution des femmes reste un ”vrai défi”, selon une universitaire

SENEGAL-GENRE-ENVIRONNEMENT

Dakar, 16 mai (APS) – La reconnaissance de la contribution des femmes dans la promotion de l’agroécologie reste un ‘’défi” et un ”enjeu’’, a déclaré vendredi, la socio-anthropologue et enseignante-chercheuse à l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), Fatoumata Hane.

‘’La reconnaissance de la contribution des femmes dans l’agroécologie reste un vrai défi et un vrai enjeu, en ce sens que la hiérarchisation des formes de savoirs, notamment les savoirs scientifiques, endogènes, oral et expérientiel, fait qu’on ne les reconnait pas’’, a-t-elle dit.

L’enseignante-chercheuse s’exprimait dans un entretien avec l’APS, en marge d’un  atelier axé sur les femmes rurales, l’écologie et le dynamisme d’autosuffisance, organisé à l’occasion du symposium en hommage à la sociologue Pr Fatou Sow.

Ouvert jeudi à Dakar, ce symposium de trois jours, enregistre la participation d’ universitaires venus de plusieurs pays dans le monde.

Mme Hane appelle à voir les savoirs féminins sur les ressources naturelles et minières, en vue de les mettre en avant, dans une perspective interdisciplinaire.

Selon elle, ”à partir du lien entre écologie et femmes rurales, on peut voir à la fois les formes d’inégalités structurelles existant par rapport aux hommes ou entre les dominants et les dominés”.

Elle a cité à ce sujet les exemples de l’accès des femmes à la terre, aux ressources et à leur gestion qui constituent encore un ”vrai défi” pour elles.

”(…) elles sont identifiées ou qualifiées de gestionnaires de patrimoine local, de gardiennes de tradition, mais tout ce qui est savoir-faire pratique, stratégie d’adaptation, résilience des femmes ne va pas être reconnu comme un élément sur lequel on pourrait construire le développement’’, déplore-t-elle.

La socio-anthropologue appelle ainsi à repenser le capitalisme qu’elle estime être ‘’très extractiviste’’, et à replacer les femmes et leurs contributions pour l’agroécologie.

”(…) Cela permettra, selon elle, de glisser vers une vision plus humaniste et humanisée de l’économie en prenant en compte les plus vulnérables”.

Universitaires, chercheur.e.s, activistes et militant.e.s se sont réunis à Dakar, jeudi et vendredi, dans le cadre du Symposium international ‘’La Démocratie au féminin’’ en hommage à la Professeure Fatou Sow, grande intellectuelle africaine, militante engagée et une des pionnières du féminisme en Afrique.

Pr Sow est reconnue pour ses travaux engagés sur le genre qui décryptent la condition des femmes africaines, les avancées, les reculs, les espoirs, les combats passés et à venir.

Le symposium entre dans le cadre du cycle triennal d’enquêtes et recherches féministes (2025-2027) de la Fondation de l’innovation pour la démocratie qui a pour objectif immédiat l’analyse des transformations des rapports de genre dans l’Afrique contemporaine.

Ce cycle se concentre sur 8 axes majeurs : le travail des femmes ; les savoirs féminins ; les métamorphoses de la famille ; les circuits de vie et les rapports entre générations ; les corps et les sexualités ; le genre et les dispositifs technologiques ; femmes rurales, écologie et dynamiques d’autosuffisance ; genres du savoir et savoirs du genre.

Le symposium est organisé par la Fondation de l’innovation pour la démocratie en partenariat avec plusieurs autres institutions : l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), Sciences Po, Polit’Elles, l’Université internationale de Rabat, Global Africa, l’Institut Français de Dakar et Equipop.org, l’Institut de Recherche pour le Développement.

AMN/AB/OID

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