SENEGAL-SANTE-REGLEMENTATION
Dakar, 26 déc (APS) – Deux structures syndicales, dont la section de l’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP) du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et des chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES), ont invité, vendredi, les autorités à diligenter une enquête visant à élucider d’éventuels dysfonctionnements au sein de la structure en charge notamment de contrôler le fonctionnement du secteur pharmaceutique.
La section SAMES de l’ARP a engagé cette démarche de concert avec la sous-section du Syndicat unique des travailleurs de la Santé (SUTSAS) de l’organe de régulation du secteur pharmaceutique.
La demande des syndicalistes survient dans un contexte caractérisé par des décisions contradictoires venues de l’ARP, qui a ordonné le retrait du marché de couches pour bébés et les serviettes hygiéniques de la marque “Softcare” avant de les déclarer conformes aux normes en vigueur.
“Nous invitons les autorités à mener une enquête au sein de l’Agence de réglementation pharmaceutique […]” pour faire la lumière sur d’éventuelles “dysfonctionnements”, a déclaré Yankhoba Coly, secrétaire général de la section SAMES de l’ARP.
Intervenant au cours d’une conférence de presse qu’il animait au siège de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS/B), il a annoncé que lui et ses camarades avaient dans un premier temps saisi “les autorités compétentes”, pour que “toute la lumière soit faite sur les soupçons de corruption et de conflits d’intérêt dans l’affaire +Softcare+”.
“N’ayant pas obtenu de réponses satisfaisantes, nous avons jugé nécessaire de saisir le procureur de la République ainsi que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), dans le but de demander l’ouverture d’enquêtes indépendantes”.
“Nous appelons les autorités à assumer pleinement leurs responsabilités, afin de restaurer l’ARP dans son rôle fondamental, celui d’une autorité de réglementation pharmaceutique crédible, respectée dans la sous-région, reconnue dans l’espace francophone et à l’échelle africaine et internationale”, a déclaré le secrétaire général de la section SAMES de l’ARP.
Il a laissé entendre que les acquis auxquels le Sénégal est arrivé en matière de réglementation pharmaceutique seraient menacés du fait de la situation prévalant au sein de la structure de contrôle.
Le Sénégal, a-t-il rappelé, est le premier pays francophone en Afrique à atteindre le niveau de maturité 3 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la réglementation des médicaments.
Cela s’est fait au prix “d’énormes investissements en termes financiers, de ressources humaines de qualité, de renforcement et de mise en application de la réglementation pharmaceutique sur l’ensemble du territoire […]” national, a révélé Yankhoba Coly.
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