Dakar, 11 jan (APS) – Il faudra des ‘’solutions inclusives’’ pour combler les ‘’disparités’’ entre les villes et le monde rural en matière d’accès aux services financiers, estime la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Victorine Anquediche Ndèye.

Pour combler ‘’les disparités entre les milieux ruraux et urbains’’, il faut ‘’des solutions adaptées et inclusives’’, a dit Mme Ndèye lors de la 28e réunion thématique du Comité national de coordination des activités de microfinance, jeudi, à Dakar.

‘’C’est notre devoir d’admettre que des contraintes subsistent’’, a-t-elle souligné, ajoutant : ‘’C’est pourquoi nous devons envisager des actions plus structurées pour faire face à l’accès aux services financiers décentralisés et améliorer les conditions d’autonomisation des plus vulnérables.’’

Victorine Anquediche Ndèye a proposé au Comité national de coordination des activités de microfinance et aux pouvoirs publics de recourir à la digitalisation et à l’éducation financière pour faire en sorte que davantage de Sénégalais puissent accéder aux services financiers.

Des ‘’politiques fortes’’

Les données relatives au taux d’accès aux services financiers dans les zones rurales et périurbaines, malgré des améliorations ‘’notables’’, rappellent ‘’l’ampleur de la tâche’’, les efforts à faire, selon Mme Ndèye.

L’État du Sénégal a fait des progrès en créant des structures chargées de faciliter l’accès des populations aux services financiers, a-t-elle dit en donnant l’exemple du Programme de développement de la microfinance islamique au Sénégal.

‘’La majorité des Sénégalais ne possède pas de compte d’épargne et ne contracte pas de crédit auprès des institutions financières’’, a signalé Ange Constantin Mancabou, le coordonnateur de la direction générale du secteur financier et de la compétitivité au ministère des Finances et du Budget.

La BCEAO a adopté des ‘’politiques fortes’’ et a élaboré une stratégie régionale d’inclusion financière pour permettre à 75 % de la population des huit membres de l’UEMOA d’accéder aux services financiers de base, a rappelé Mouhamadou Al Aminou Lô, le directeur national de la BCEAO pour le Sénégal.

‘’Il faut reconnaître que le secteur est en train de piétiner’’

Plusieurs études démontrent que l’accès aux services financiers réduit ‘’significativement’’ la pauvreté, a souligné M. Lô.

‘’Il faut reconnaître que le secteur est en train de piétiner. Il faut savoir ce que les services publics peuvent faire pour permettre au secteur de la microfinance de retrouver son souffle’’, a recommandé M. Lô aux membres du Comité national de coordination des activités de microfinance.

Amadou Jean Jacques Diop, le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés, pense qu’‘’un changement de paradigme s’impose [aux] acteurs de la microfinance pour arriver à des stratégies concertées et centrées sur le client’’.

‘’Les solutions à envisager ne profiteront certainement pas à l’individu seulement, mais aux ménages et à la société toute entière’’, a ajouté M. Diop.

MFD/ESF/AKS

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