Ndramé Pathé Diop (Passy), 24 avr (APS) – L’acquisition d’une unité industrielle de transformation de la noix de cajou est le rêve des femmes de Ndramé Pathé Diop, un village de la commune de Passy, dans le département de Foundiougne (Fatick, ouest), pour valoriser la filière anacarde confrontée à « d’énormes difficultés ».

‘’Nous manquons de partenaires pour nous appuyer et nous encadrer. Nous n’avons pas d’unité de transformation industrielle, ce qui fait que nous travaillons de manière informelle », explique à l’APS Aïda Ndiaye, une transformatrice de noix de cajou. Elle sollicite un appui de l’Etat pour faciliter la transformation de cette graine, ‘’principale activité’’ des femmes de ce village situé à quelques encablures de la commune de Passy.

En attendant l’acquisition de cette unité industrielle, elle invite les femmes transformatrices à s’organiser en groupements d’intérêt économique (GIE) ou en coopératives pour rompre avec le caractère artisanal de leur activité.

Elle souligne que le village de Dramé Pathé Diop dispose d’un potentiel économique énorme à exploiter. Si la filière anacarde est valorisée, assure Aïda Ndiaye, elle peut devenir « un label de transformation de la noix de cajou par les femmes du village ». C’est une activité rentable, assure-t-elle, relevant toutefois que la filière anacarde a besoin d’être encadrée et accompagnée.

Serigne Diop, un producteur d’anacarde, abonde dans le même sens, en rappelant que la commune de Passy regorge d’énormes potentialités non exploitées. Les producteurs du village éprouvent d’’’énormes difficultés’’ pour la transformation de la noix de cajou, une activité qui reste encore artisanale. Il sollicite un accompagnement et un encadrement de l’État.

Se présentant comme un acteur de développement, il déplore l’enclavement du village du fait d’une route impraticable, surtout pendant l’hivernage. Cette situation freine selon lui le développement de la filière anacarde dans la zone.

La transformation de la noix de cajou, un travail difficile

Dès son entrée à Ndramé Pathé Diop, le visiteur est accueilli par l’odeur d’une fumée âcre de noix d’acajou s’échappant des maisons de ce village dirigé par le marabout El hadji Mamadou Dramé. Partout dans le village et même sur ses principales artères, des femmes s’affairent à la transformation de la noix de cajou.

Agée d’une quarantaine, Aïda Ndiaye indique que c’est ‘’un travail difficile’’ qui se fait manuellement. Il faut rôtir la graine ou l’étuver et enlever l’huile toxique qui la recouvre, explique la responsable des femmes. Assise sous un manguier, les mains protégées par des gants noirs, elle tient un pilon destiné à casser  les noix de cajou.

« Nous achetons ces noix de cajou à Passy et parfois à Sokone, dans les marchés hebdomadaires. Le kilo peut varier entre 600 et 1000 FCFA. Une fois au village, nous les partageons entre nous les femmes », indique-t- elle.

La transformation de la noix de cajou est la principale activité des femmes du village, rappelle-t-elle. Mais si cette activité demeure rentable, le fait est que de la production à la commercialisation en passant par la collecte, les femmes rencontrent des difficultés.

« Une fois transformé, le kilo de noix de cajou est vendu à 4.500 ou 5.000 FCFA. Nous avons une capacité de transformation estimée entre 40.000 et 45.000 FCFA par seau, qu’on écoule vers Dakar, Nioro du Rip et Kaolack « , renseigne Mme Ndiaye.

Le revenu mensuel des transformatrices s’élève en moyenne à 100.000 FCFA et peut parfois même dépasser ce chiffre. Pour fructifier cet argent, les femmes transformatrices s’organisent en tontine pour s’entraider et épargner de l’argent.

Les mois d’avril, de mai et de juin » sont la période de récolte des noix de cajou, révèle Kéba Ndao, un producteur trouvé dans sa ferme d’anacarde. Après leur cueillette, celles-ci sont vendues à 600 francs le kilogramme aux femmes du village de Ndramé Pathé, dit-il.

Toutefois, faute de moyens leur permettant de clôturer leurs plantations, les producteurs sont confrontés à la divagation des animaux, en particuliers les vaches qui dévastent parfois les récoltes.

Ils sollicitent des financements auprès de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) et l’appui de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX) pour valoriser la filière anacarde. Leur objectif est d’en faire un label pour relancer le développement économique de leur village et même de la commune de Passy.

CTS/SDI/ASB/ASG/AKS

Dans la même rubrique
Charger plus dans economie

Voir aussi...

SENEGAL-MEDIAS / Mamadou Ibra Kane : « Il n’appartient ni à la tutelle ni au gouvernement de valider l’existence légale des entreprises de presse »

Dakar, 3 déc (APS) – Le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du…