Dakar, 12 sept (APS) – Des élus locaux et des députés des régions de Dakar et de Thiès (ouest) ont pris part, mardi, à un atelier censé améliorer leurs compétences en matière de contrôle de la gestion budgétaire des pouvoirs publics, a constaté l’APS.

L’atelier d’une journée a été organisé à Dakar par l’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international (USAID) et l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (OSIDEA).

L’État du Sénégal a fait preuve de « leadership » et d’ »efficacité » dans la gestion de ses finances publiques en recourant notamment aux directives de l’Union économique et monétaire ouest-africaine en matière de transparence, a reconnu Mamadou Mansour Diagne, l’un des responsables du Projet d’appui à la gestion des finances publique au Sénégal, mis en œuvre par l’USAID.

« C’est le gouvernement sénégalais qui s’est ouvert au gouvernement américain pour solliciter son accompagnement, ce qui s’est matérialisé par la mise en place du Projet d’appui à la gestion des finances publiques », a souligné M. Diagne lors de l’ouverture de l’atelier.

Cette initiative américaine dont bénéficie le Sénégal travaille à l’‘’amélioration de la transparence et de la participation du public au processus budgétaire’’ au Sénégal, selon Mamadou Mansour Diagne.

« Si le Plan Sénégal émergent promeut ces dimensions-là (transparence et efficacité des finances publiques), c’est quelque chose à saluer », a-t-il dit.

« Cet atelier […] vise à promouvoir l’éthique, l’équité et la bonne gouvernance en matière de contrôle de l’action publique », a précisé Cheikh Oumar Sy, ancien député et président de l’OSIDEA.

L’atelier permettra en même temps aux participants de « renforcer leurs connaissances en matière de mécanismes et d’instruments de transparence budgétaire ».

Au terme des travaux de l’atelier, ils arriveront à mieux « identifier […] les outils et mécanismes’’ favorisant ‘’la participation citoyenne au processus budgétaire », selon M. Sy.

Cette initiative de l’USAID et de l’OSIDEA permettra aux élus de Dakar et de Thiès qui en bénéficient de contribuer à « une meilleure évaluation des politiques publiques ».

L’atelier est important dans la mesure où, malgré la reconnaissance des performances du pays en matière de transparence budgétaire par l’USAID, « la gestion des deniers publics pose beaucoup de problèmes au Sénégal », a souligné Cheikh Oumar Sy.

Le parlement sénégalais occupe la neuvième place en matière de transparence budgétaire, dans un classement concernant 13 pays d’Afrique de l’Ouest, affirme M. Sy en citant un rapport de 2021 du Réseau des organisations de suivi parlementaire en Afrique.

L’indice du parlement ouvert (OPI), qui a permis de faire ce classement, mesure périodiquement le niveau d’ouverture des parlements sur la base de 44 indicateurs tirés des meilleures pratiques et normes dans ce domaine, selon l’ancien député.

Les indicateurs de l’OPI sont répartis en trois dimensions, a-t-il dit en les énumérant : la transparence, la participation civique et la responsabilité publique.

Le député Abass Fall (Yewwi Askan Wi) estime que « cette rencontre […] sur les bonnes pratiques budgétaires vient à son heure, parce qu’il y a des efforts à faire au Sénégal en matière de transparence et de gestion budgétaires ».

« Il faut que les députés aient les outils et l’accès à l’information pour exercer pleinement l’activité de contrôle de l’action gouvernementale », a souligné M. Fall, président de la commission chargée de l’énergie et des ressources minérales à l’Assemblée nationale.

Le député d’opposition, membre en même temps de la commission des finances de ladite institution, signale que la transparence ne peut pas s’exercer « sans l’accès à l’information ».

Il a demandé aux organisations de la société d’aider l’Assemblée nationale à contrôler la gestion des fonds mis à la disposition des pouvoirs publics.

Selon Cheikh Oumar Sy, les députés vont arriver à « poser de bonnes questions au gouvernement » et à disposer des « ressources et [des] informations » nécessaires à « une bonne lecture des dépenses publiques », au terme de l’atelier.

CS/ADL/ESF/MTN

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