Dakar, 16 août (APS) – L’élection de la Sénégalaise Aïda Diongue Niang à la vice-présidence du groupe de travail I du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) sonne comme le couronnement d’une riche et rigoureuse carrière scientifique d’une professionnelle aguerrie et au service de la météorologie tropicale et mondiale.Elue lors de sa 59ème session du GIEC tenue à Nairobi, au Kenya (du 25 au 26 juillet), elle aura pour mission de seconder le président de cette instance mondiale dans la coordination du travail scientifique. Durant son mandat, la météorologue déclare vouloir porter les doléances du Sénégal et de l’Afrique de manière générale auprès du groupe d’ experts sur le climat pendant le septième cycle d’élaboration du rapport de cet organisme mondial, qui vient de débuter.‘’Nous sommes attendus notamment dans le cadre de ce septième cycle pour étudier les éléments importants à prendre en compte. En tant que sénégalaise et africaine, il faudrait que je porte à l’attention du GIEC, les éléments importants qui doivent être pris en considération pour l’Afrique dans ce septième cycle’’, a-t-elle-dit dans un entretien accordé à l’APS au sein des locaux de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, a-t-elle rappelé, est le point focal du GIEC au Sénégal. Au sein de cette organisation onusienne de 195 membres, Dr Aïda Diongue Niang a réitéré son ambition de porter brillamment les couleurs du Sénégal et de l’Afrique afin de faire du septième cycle, une décennie de l’action contre le réchauffement climatique.‘’Dans le cycle à venir, on va avoir une plus grande cohérence entre les différents groupes de travail du GIEC. Nous allons également essayer d’évaluer les changements climatiques afin de disposer d’informations climatiques encore plus accrues aussi bien au niveau régional que dans le sixième cycle de rapport. L’objectif visé est que cette information climatique soit portée par les décideurs de la communauté internationale, de faire en sorte que l’action soit renforcée durant cette décennie de l’action’’, a indiqué Mme Niang, par ailleurs conseillère technique à la direction de l’ANACIM. Le GIEC a été fondé en 1988, par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Il rassemble des groupes d’experts dont le rôle est d’évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques pour analyser, comprendre et prévenir les risques de changements climatiques imputables à l’homme. Son objectif est d’évaluer également le changement climatique de manière systématique dans ces aspects scientifiques, socio-économiques et technologiques.La météorologue sénégalaise avait été sélectionnée comme auteure principale du sixième cycle d’évaluation 2018-2023 pour le rapport du groupe de travail I sur ”les fondements physiques du changement climatique”, paru en août 2021 et pour le rapport de synthèse des trois groupes de travail sur les impacts du changement climatique, l’adaptation et la vulnérabilité, publié en mars 2023.Selon elle, face à la hausse des températures, aux sécheresses, à l’érosion des côtes, à la pollution des sols, au manque d’eau et les inondations récurrentes, les pays vulnérables, notamment africains, vont beaucoup plus souffrir des conséquences du réchauffement climatique malgré leur faible émission de gaz à effet de serre.‘’Nous avons déjà vu qu’avec le cycle passé nous allons vers une hausse des températures de 1.5 degré au début de la décennie 2030 et nous savons déjà qu’ avec une température mondiale de l’ordre de 1.5 degré, les risques vont s’accentuer. Il y a déjà des risques que nous sommes en train de voir et qui s’accentuent partout dans le monde et ce sont les régions qui sont plus vulnérables comme l’Afrique qui vont plus souffrir des changements climatiques’’, a-t-elle prévenu.Une femme rigoureuse Dans la salle de conférence de l’ANACIM, la militante du climat lit patiemment la version anglaise du sixième rapport du Groupe inter-gouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), dont elle est un des auteurs. De teint noir et de taille moyenne, elle porte en ce vendredi du mois d’août une tenue traditionnelle très élégante.Avec plus de 20 ans d’expériences passées dans divers domaines tels que la gestion des services météorologiques et l’évaluation du changement climatique, Mme Niang a amélioré au fil des années ses connaissances scientifiques de la météorologie afin de mieux cerner les enjeux environnementaux de la planète.A la direction de l’ANACIM, Dr Aïda Diongue Niang est décrite comme ”une professionnelle aguerrie” grâce à son expertise et ses recherches qu’elle se fait le plaisir de partager, d’après les témoignages de Sidy Guèye, directeur général de l’ANACIM.‘’Dr Aida Diongue Niang, je l’ai connue à l’ANACIM. Elle a toujours fait montre d’une grande rigueur et d’expertise dans le travail. C’est la raison pour laquelle on l’a d’ailleurs soutenue. On a déployé tous les moyens nécessaires pour faire la campagne et convaincre les différentes parties prenantes à la 59ème session du GIEC‘’, a-t-il-témoigné.Quant aux résultats attendus sur sa contribution au groupe de travail I dont elle est la vice-présidente, le directeur général se dit rassuré par l’abnégation de sa conseillère technique à faire un travail remarquable et maintenir la bonne réputation de l’ANACIM au Sénégal, au sein du GIEC et au niveau international.Elle a accompagné le gouvernement du Sénégal dans sa politique de transition verteNée en 1972 à Dakar, Dr Aïda Diongue Niang a fait tout son cursus scolaire au Sénégal avant de s’envoler vers la France, où elle va faire des études dans le domaine de la météorologie.En France, elle fréquenta entre autres, l’Ecole nationale de la météorologie et l’université Paul Sabatier où elle obtient respectivement un “master” en météorologie tropicale et une thèse unique de troisième cycle sur ”la météorologie et la climatologie de l’Afrique de l’Ouest, entre 1966 et 2001”.De retour au Sénégal en 2003, elle occupe jusqu’en 2016, le poste de directrice de la météorologie à l’ANACIM. Entre 2021 et 2022, elle a aussi accompagné le gouvernement du Sénégal dans sa politique de transition verte.Elle dit travailler avec le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS-PSE) dans la structuration du PSE-Vert, défini comme ”le catalyseur des initiatives publiques et privées résilientes au changement climatique, écologiquement durable et générateur de croissance inclusive, équitable et à fort potentiel d’investissements verts et de création d’emplois”.La météorologue a contribué entre autres à l’élaboration des projets ‘’de gestion de la dette et l’émission d’obligations pour l’environnement et le climat” avec le ministère du Budget, et la mise en place d’un cadre de gouvernance du marché carbone dans le cadre de l’Accord de Paris, avec le ministère de l’Energie et celui de l’Environnement et du Développement durable.ABD/AB/ASG
SENEGAL-ENVIRONNEMENT-COMMEMORATION-REPORTAGE / Bamboung, une idée des trésors du delta du Saloum – Par Mohamed Tidiane Ndiaye (APS)
SENEGAL-ISLAM-LITTERATURE / Une séance de dédicace d’un livre consacré aux oulémas et figures musulmanes de Saint-Louis, mercredi,
SENEGAL-AFRIQUE-BASKET / Eliminatoires Afrobasket 2025 : le Sénégal veut terminer sur une 3e victoire contre le Cameroun, dimanche (coach)
SENEGAL-MAROC –SANTE-TIC / Abdou Fall souligne l’importance du numérique dans les politiques publiques de santé