Dakar, 1er déc (APS) – Des syndicalistes et des représentants d’organisations de la société civile ont proposé, samedi, à Dakar, de renforcer le contrôle public des pêches et d’y associer les pêcheurs, d’harmoniser les législations des pays d’Afrique de l’Ouest dans ce domaine et de soutenir la coopération entre les États, pour éradiquer la pêche INN, c’est-à-dire illégale, non déclarée et non réglementée.Ils ont fait ce plaidoyer lors d’un panel organisé par la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) en vue de la création d’une ‘’coalition qui puisse assurer une prise en considération des acteurs de la société civile dans la lutte contre la pêche INN’’.‘’Nous avons décidé d’organiser ce panel sur la pêche INN, qui […] contribue à la raréfaction des ressources halieutiques’’, a dit Baïla Sow, le secrétaire régional adjoint de l’ITF.Des représentants de syndicats de pêcheurs du Ghana, de la Guinée-Bissau, du Nigeria et du Sénégal y ont pris part.Selon l’enseignant-chercheur Bassirou Diarra, chargé du plaidoyer en faveur de la protection des océans à l’Environmental Justice Foundation, une organisation non gouvernementale, la formation des professionnels du secteur et la transparence de la gestion publique des pêches sont des facteurs déterminants de la lutte contre la pêche INN.Il estime que certains États ‘’ne sont pas suffisamment transparents dans l’octroi des licences […] de pêche’’, ce qui, à ses yeux, ne facilite pas du tout la lutte contre ce fléau.‘’Les contrôleurs des quais de débarquement des prises ne sont pas suffisamment formés et n’ont pas assez d’informations pour bien mener la surveillance’’, a soutenu M. Diarra.La coopération régionale et la mobilisation des moyens nécessaires sont des facteurs clés d’un bon contrôle des pêches, selon lui. ‘’On ne peut pas lutter efficacement contre la pêche illicite sans la coopération. Il faut que nos pays se mettent ensemble et mutualisent leurs efforts’’, a préconisé l’enseignant-chercheur.La pêche INN ne peut être éradiquée ou réduite à de faibles proportions sans une participation active des pêcheurs, a estimé Bassirou Diarra.Gaoussou Guèye, le président de la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale, a, pour sa part, relevé des manquements dans la surveillance des pêches en Afrique de l’Ouest.‘’La surveillance participative est préconisée depuis plusieurs décennies, mais elle n’est pas juridiquement définie dans la plupart des pays’’, a-t-il signalé.M. Guèye constate, par ailleurs, que la participation des professionnels de la pêche à cette surveillance s’effectue sans le soutien administratif, logistique et financier des États.Un représentant du Syndicat national des observateurs de la pêche (Sénégal) a proposé d’harmoniser la législation des pays de la région en matière de surveillance des pêches. ‘’Les États de la région doivent négocier de manière collective les conventions et contrats de pêche’’, a-t-il dit.Venu représenter au panel la Fédération internationale des ouvriers du transport en Côte d’Ivoire, Barthélemy Yao Kouassi, a exprimé son soutien au plaidoyer de ce syndicat sénégalais. ‘’Il faut une coordination des politiques menées par les États’’, a-t-il affirmé, suggérant aux pouvoirs publics ouest-africains de disposer d’un registre dans lequel seront mentionnés les noms de tous les bateaux autorisés à pêcher dans la région.TAB/ESF/ABB
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