Dakar, 4 nov (APS) – L’autonomisation économique de la femme dans le secteur agricole peut constituer une réponse adéquate aux inégalités de genre dans ce secteur, ont estimé lundi des experts réunis à Dakar.Ces experts participaient au lancement du processus d’élaboration du programme d’autonomisation de la femme dans le secteur agricole, une rencontre organisée par le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Souveraineté alimentaire.“L’autonomisation économique est capitale pour la réalisation des droits des femmes et l’égalité des sexes”, a déclaré le secrétaire général dudit ministère, Ousmane Mbaye.Selon lui, l’autonomisation économique revient à garantir aux femmes l’accès à des emplois décents et à la protection sociale, l’accès au même titre que les hommes aux marchés, aux ressources et à la gestion du temps.“L’autonomisation des femmes dans le secteur agricole n’est pas seulement une question de justice sociale, elle est un levier essentiel pour le développement économique et l’atteinte de la souveraineté alimentaire”, a souligné M. Mbaye.Il a rappelé que les inégalités de genre portent sur l’accès à la terre, à l’eau, aux intrants et concernent aussi toutes les autres opportunités du secteur agricole.“Pour l’accès à la terre, les rapports sont de 1 sur 10 avec 90,79% des parcelles emblavées qui sont sous la responsabilité des hommes contre 9,21% pour les femmes”, a-t-il révélé.Il a également relevé que les inégalités de genre sont encore plus manifestes dans la répartition du matériel agricole avec des rapports de l’ordre de 1 à 19, notant que sur 640 unités cédées, 5% seulement reviennent aux femmes.“Au Sénégal, les femmes sont surtout orientées vers les cultures destinées à l’auto-consommation, comme le riz, le bissap, le gombo, alors que les hommes s’occupent des cultures de rente, comme le mil, le sorgho”, a dit Ousmane Mbaye.D’après lui, ces inégalités “non seulement nuisent à leur potentiel, mais entravent aussi le développement économique de nos pays”.“Il est nécessaire de renforcer leur capacité d’action et leur participation effective à la prise de décision économique à tous les niveaux, et pour le cas du secteur agricole, leur présence effective dans toutes les instances de discussion et de négociation”, a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Souveraineté alimentaire.Cela justifie, à ses yeux, l’intérêt du programme d’autonomisation économique de la femme dans le secteur agricole.“Le programme vient à son heure et va contribuer à renforcer le rôle des femmes dans le secteur agricole, mais aussi à renforcer leur capacité et leur ouvrir de nouvelles opportunités quant à leurs activités agricoles”, souligne Astou Diouf Guèye, directrice de l’équité et de l’égalité de genre au ministère de la Famille et des Solidarités.Elle signale que des mécanismes sont mis en place au niveau institutionnel pour soutenir l’autonomisation des femmes de façon générale et au niveau agricole en particulier.“Les femmes représentent une part significative dans la main d’œuvre agricole, jouant ainsi un rôle central dans la production alimentaire, le soutien aux ménages et le développement des communautés rurales, mais elles sont encore faiblement bénéficiaires des opportunités et avantages du secteur agricole”, a expliqué Mme Guèye.À l’en croire, cette initiative va contribuer au renforcement de l’autonomisation économique des femmes et de leur employabilité, qui s’aligne sur l’ambition déclinée dans la vision “Sénégal 2050”.“Autonomiser les femmes dans le secteur agricole, c’est agir pour la réduction de la pauvreté, renforcer la sécurité alimentaire et la résilience de nos communautés face aux défis économiques actuels et climatiques”, a fait savoir Astou Diouf Guèye.MFD/ASG/BK
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