Louga, 24 octobre (APS) – Des imams et prédicateurs de la région de Louga ont été formés, jeudi, sur le waqf afin qu’ils puissent sensibiliser davantage les populations sur cette pratique religieuse et sociale encore peu connue au Sénégal.

Le président de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, Ahmad Dame Ndiaye, s’est félicité de cette initiative, rappelant “le rôle crucial des imams dans la promotion du waqf”.

“Les imams, qui rencontrent quotidiennement leurs communautés, sont les mieux placés pour sensibiliser et convaincre les populations à participer à la formalisation et à la promotion du waqf”, a souligné Ahmad Dame Ndiaye devant le directeur général de la Haute Autorité du Waqf, Racine Ba, lors de l’atelier de formation.

Le choix de Louga, après Thiès et Saint-Louis, pour abriter cet atelier, s’explique par la “diversité des waqfs que cette région accueille, notamment des waqfs publics issus d’initiatives privées, ainsi que les actions de bienfaisance d’El Hadj Djily Mbaye”, un religieux et prospère homme d’affaires originaire de cette localité, a expliqué le directeur général de la Haute autorité du waqf.

Selon Racine Ba, “la mise en place de waqf, notamment des waqfs d’investissement, permet d’assurer la pérennité des mosquées, des écoles coraniques, des lycées, des orphelinats et des hôpitaux” du pays.

Il a insisté sur “l’utilité du waqf” pour l’entretien des édifices religieux.

Cet atelier vise donc à permettre aux imams de “mieux comprendre le waqf, souvent méconnu par rapport à la zakat, qui est une obligation, pour qu’ils participent davantage à la sensibilisation des populations sur l’importance de cette pratique, encore peu connue au Sénégal”, a ajouté M. Ba.

“Le waqf est une action volontaire visant à obtenir l’agrément divin, dont les bienfaits peuvent profiter au constituant de son vivant, mais surtout après son décès”, a-t-il rappelé.

Selon Racine Ba, l’État du Sénégal a constaté que le waqf, “malgré son existence millénaire dans notre pays, n’a pas eu l’impact attendu en raison de divers facteurs, notamment la réclamation du patrimoine par les héritiers après le décès du constituant”.

Le waqf est un terme arabe qui désigne une donation par laquelle une personne immobilise un bien afin que les revenus de son exploitation soient dépensés dans des œuvres de charité, en conformité avec la charia.

Il peut se présenter sous deux formes : un waqf productif, qui vise à générer des revenus permanents via la location d’un immeuble, par exemple, et un waqf non productif, visant un impact direct sur les bénéficiaires comme la construction d’un forage, d’un centre de formation ou encore la prise en charge médicale d’écoliers.

Au Sénégal, sa vulgarisation et son contrôle sont dévolus à la Haute autorité du waqf (HAW), organisme administratif autonome créé par une loi de 2015 et rattaché au ministère des Finances et du Budget.

DS/SMD/BK

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